La chasse illicite a pris, ces derniers temps, des proportions inquiétantes dans la région de Médéa, nous dit-on, causant ainsi des préjudices démesurés aux espèces vivant dans la forêt, en particulier le lièvre et la famille des volatiles, tels que la perdrix. Car le marché de ce gibier en ce moment est trop prisé et juteux. Les braconniers ne se contentent pas d'une petite quantité, ils vont jusqu'à utiliser toutes les ruses, telles que le tabac à chiquer, mélangé à de la nourriture, pour anesthésier facilement leurs proies. La lutte contre ce phénomène reste insignifiante devant l'ampleur des complicités et la vente sous la cape. Le chargé de communication de la Conservation forestière de Médéa reconnaît à demi-mot cette débandade. Des chasseurs illégaux ont été appréhendés ces derniers mois en flagrant délit dans les localités de Tablat, Guelb El Kebir, Médéa, Ouamri et Ouzera. Aussi, notre interlocuteur nous a fait part de deux prises dernièrement, au niveau du barrage fixe de gendarmerie de Seghouane, de 59 chardonnerets, qui ont été remis au secteur des forêts et relâchés dans la nature. Par ailleurs, on nous a mis au courant que même la sorcellerie s'est mise de la partie, en offrant des prix intéressants à ceux qui capturent des espèces rares en voie de disparition dans la région pour la pratique de cette diablerie, telles que l'hyène, la chouette, le hérisson, le porc-épic…Paraît-il, des commandes pour ces espèces proviennent même de sorciers d'un pays voisin. Les cinq associations de chasse agréées dans la wilaya de Médéa doivent s'impliquer pour prêter main-forte au secteur des forêts, en organisant des campagnes de sensibilisation afin d'alerter l'opinion des riverains, en mettant en exergue le danger imminent qui guette l'anéantissement de la richesse de notre patrimoine faunistique.