Les taxieurs règlementaires de la ville d'Amizour dénoncent la concurrence déloyale que leur font les clandestins. Ils sont nombreux à prendre place à l'intérieur même de la gare routière de la ville qui abrite les minibus et fourgons de transport en commun ainsi que les voitures jaunes. Le problème de cette concurrence a poussé les taxieurs exerçant réglementairement à interpeller, à maintes reprises, les autorités locales et la police pour mettre fin à une situation qui les pénalise et protéger leur activité qui est leur gagne-pain. Leurs réclamations sont restées vaines, et c'est depuis les derniers événements de la Kabylie que le phénomène perdure. « On paye des droits de stationnement chaque mois et si on accuse un peu de retard dans le payement l'adjudicataire fait appel à la police. Ajoutons à cela la carte de transport et les impôts, alors qu'eux ils sont ici illégalement sans que quelqu'un ne bouge le doigt », s'indigne un taxieur. « Depuis qu'ils sont là, notre activité n'est plus rentable », renchérit un autre. Les taxis clandestins sont majoritaires dans la ville. Leur nombre est estimé à 35 selon les taxieurs. Mais selon l'un d'eux, ils sont 25. Ils possèdent des véhicules plus ou moins neufs et confortables ce qui attire davantage les clients qui préfèrent ces véhicules aux voitures jaunes. Selon des chauffeurs de taxi réglementaires, « il y a même ceux qui utilisent des voitures de location » parmi ces clandestins. Beaucoup de personnes préfèrent louer les services de ces derniers pour plusieurs raisons. D'abord, pour leur disponibilité à faire des courses à toute heure, de jour comme de nuit, et ensuite parce qu'ils ne rechignent pas à accepter n'importe quelle destination, même en empruntant les routes « non carrossables », que des taxis réglementaires évitent. « Les prix sont les mêmes que ceux pratiqués par les taxieurs réglementaires », nous affirme un taxieur clandestin. Pour les taxieurs en règle, leurs concurrents pratiquent des prix réduits parce qu'ils n'ont pas de charges, fiscales essentiellement, à payer et ils considèrent aussi qu'ils ont en parallèle une autre activité. « Ils sont, pour leur plupart, des travailleurs dans d'autres secteurs d'activité dont des enseignants du moyen et du primaire qui stationnent leurs voitures au niveau de la gare » nous dit un taxieur.