Photo : Zoheir De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensabeur Le transport des voyageurs n'en finit pas de connaître des difficultés. Ce dernier semble aller de crise en crise, laissant aux observateurs l'impression d'un double échec : jusqu'à encourager le clandestin à prendre de l'ampleur dans toute la région de Tlemcen, car il s'agit de déséquilibres et contradictions du système de transport de voyageurs, où les citoyens, énervés devant le manque de taxis, voient jaune. Où va notre société ? Pendant combien de temps acceptera-t-elle cette crise ? sont les questions les plus pertinentes posées par les citoyens. Des sources de la direction des transports indiquent que la wilaya compte 1 181 bus et minibus, toutes capacités confondues, allant de 15 à 100 places et desservant 195 destinations. Avec ces moyens, la capacité de places offertes, nous indique-t-on, est passée de 32 226 en 2005 a plus de 34 997 en 2008. Concernant le nombre de taxis, celui-ci est, selon des sources de la direction des transports, de l'ordre de 5 066, soit un taxi pour 180 habitants.Avec cette flotte, la crise a-t-on constaté, est quotidiennement enregistrée. Cela est dû au non-respect du cahier des charges signé par les promoteurs, au nombre de 999. Parmi les grands axes à suivre, nous citerons l'interdiction de cassettes audio, le respect de l'itinéraire, du client, etc., règlement que l'ensemble des promoteurs n'a pas respecté. Dans ce sillage, la mission de contrôle demeure impossible devant un territoire vaste. A cet effet, on nous signale que seuls les policiers peuvent mettre les pendules à l'heure, puisque une carte d'horaires est mise à la disposition des bus et minibus. Ce qui peut encore apporter des solutions, c'est la réalisation de gares routières et abris pour arrêts afin de mieux cerner le problème qui provoque la crise dans certaines localités de la wilaya de Tlemcen, où le citoyen se trouve quotidiennement confronté au calvaire du transport. Touché dans son amour-propre, le citoyen ne sait à quel saint se vouer, et l'unique recours reste le transporteur clandestin ou l'auto-stop. Face à cette situation désolante vécue dans la wilaya de Tlemcen, les responsables locaux doivent appliquer des sanctions sévères a l'encontre des propriétaires de taxi, de bus ou de minibus. «Il faut les obliger à respecter l'horaire», nous dit-on. Un autre problème est signalé. Il s'agit de la vétusté des taxis, dont l'état esthétique et mécanique ne répond à aucune norme. Raison d'ailleurs, et nul ne peut le nier, que les «vieux» taxis sont souvent l'objet d'accidents. A ce sujet, il est souhaitable d'immobiliser ces engins meurtriers et d'encourager l'accès à un véhicule neuf par le biais des crédits bancaires. Par ailleurs, dans la wilaya de Sidi Bel Abbès, aux côtés des centaines de taxis officiellement autorisés, un certain nombre de taxis clandestins opèrent, notamment aux abords des gares situées au centre-ville. Cette situation a poussé les «taxieurs» à déposer plainte au niveau des commissariats contre les «clandos», dénonçant cette activité informelle qui ne cesse de prendre de l'ampleur dans la région. Ils exigent la possibilité de lutter, par tous les moyens, contre la concurrence déloyale des taxis clandestins. Le transport de personnes par taxi clandestin a accusé durant la dernière décennie une augmentation qui a pris l'allure d'un phénomène. Aujourd'hui, il est devenu un mode de transport à part entière. Certaines stations ont «poussé» comme des champignons à travers le tissu urbain. Ces dernières étaient au départ improvisées puis imposées au fil des jours. Le chômage et le climat plutôt favorable à même d'encourager l'apparition et le développement de ce type d'activité ont fait que cette fonction s'est répandue progressivement à travers la wilaya tout entière. Même ceux qui ont acheté des véhicules neufs par facilités font des «courses», histoire, selon eux, de rembourser le crédit. L'insuffisance, voire l'absence de contrôle et de sanctions, encourage cette activité et même ceux qui ont été interpellés reprennent du service après que le véhicule «a purgé sa peine» en fourrière. Le développement du transport informel témoigne de l'existence de profonds dysfonctionnements en matière de transport, de chômage structurel, qui ont poussé une catégorie à travailler dans le transport informel. Pour la catégorie ayant déjà un travail, il s'agit surtout d'améliorer ses revenus. Ce type de transport, même s'il reste interdit, est toléré malgré la présence des brigades de police ou de gendarmerie qui ont pour mission de le traquer. Les clandestins sont présents à toute heure de la journée et même de la nuit. A. B. L'entreprise de transport urbain de Tlemcen, une bouffée d'oxygène pour les citoyens Située dans la localité d'Abou Tachfine, cette entreprise fait partie du programme du gouvernement visant le renforcement du réseau du transport urbain par des unités de transport public et la décompression que connaît le secteur. Cette entreprise a pour mission de renforcer la flotte existante, où presque une vingtaine de bus d'une capacité de 100 places (assises et debout) est mise en service afin d'améliorer la situation.