Le Front des forces socialistes (FFS) a apporté hier des précisions sur ce qui s'est passé samedi dernier lors du meeting en hommage au défunt Hocine Aït Ahmed tenu à la salle Atlas. Le plus vieux parti de l'opposition se défend d'avoir insulté ses «invités», en allusion claire au secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, qui avait quitté précipitamment le meeting pour exprimer sa désapprobation quant aux «attaques» du FFS contre le gouvernement et la majorité parlementaire. Dans un communiqué sanctionnant la réunion de son secrétariat national, le FFS a commencé par exprimer ses «remerciements» et sa «gratitude» à «tous les militants et sympathisants pour les efforts qu'ils ont fournis pour la réussite du meeting commémoratif du premier anniversaire du décès du père spirituel de la Révolution algérienne (…) le militant, le moudjahid et le penseur Hocine Aït Ahmed». Le FFS a également remercié les citoyens, mais aussi les acteurs politiques et sociaux ainsi que toutes les personnalités qui ont répondu à son invitation. Il a beaucoup insisté sur le mot «respect». «En ce qui concerne les attaques sur la moralité (el akhlaqiyate), nous nous sommes astreints au silence à l'égard de tous, de l'annonce du décès de Si L'Hocine jusqu'au 40e jour après sa mort, malgré les tentatives grossières de manipulation des uns et des autres», est-il ajouté dans le même communiqué, dans lequel le FFS a rappelé ses «valeurs traditionnelles de respect aux disparus et à la douleur de leurs proches qui ont été scrupuleusement respectées» par tous ses cadres et militants. Autrement dit, le FFS refuse d'être accusé de n'avoir pas bien accueilli ses invités. «La tradition et les valeurs algériennes stipulent néanmoins le respect de la mémoire des morts, à plus forte raison quand il s'agit d'un militant politique de la stature de Si L'Hocine dont la dimension de moudjahid de la Libération nationale s'est perpétuée pendant 50 ans après l'indépendance, au nom de la démocratie et de la libération des hommes après la libération de la terre», a enchaîné ce parti qui, selon toute vraisemblance, faisait allusion au fait que le secrétaire général du FLN quitte la salle en pleine cérémonie d'hommage à Hocine Aït Ahmed. Le plus vieux parti de l'opposition a rappelé les raisons et le contexte dans lequel le FFS a été créé : «C'est le refus de continuer le programme de libération nationale par le retour au peuple et l'instauration de la démocratie, qui a poussé Hocine Aït Ahmed à fonder le FFS et pendant 50 ans, il en a payé le prix par la prison, l'exil, les multiples campagnes de diffamation et les manœuvres de déstabilisation que le régime a commencé en 1963 et qu'il continue jusqu'à ce jour.» Indirectement, le FFS accuse le FLN d'avoir dévié de la ligne novembriste en tournant le dos au peuple et en refusant l'instauration d'un système politique démocratique. Une manière pour ce parti de justifier son discours critique à l'égard du système politique. Un discours que la direction du FFS qualifie d'«habituel et de constant». «Au FFS, nous respectons amis, adversaires et, par dessus tout, nous respectons l'exercice politique auquel a droit le peuple algérien. C'est pour cela que nous n'avons qu'un seul discours, celui que nous tenons en toutes circonstances : dans nos structures, au sein des institutions, dans nos meetings», a assuré le premier secrétaire du FFS. Pour Abdelmalek Bouchafa, «le fait de réitérer ses positions en toutes circonstances ne peut être considéré comme une insulte». Toujours attaché à sa démarche de reconstruction du consensus national, le FFS préfère donc apporter des clarifications plutôt que de contre-attaquer.