Malgré l'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU de la résolution 2334, réclamant l'arrêt immédiat de toute activité de colonisation dans les Territoires palestiniens occupés en 1967, y compris la ville sainte d'El Qods, les autorités de l'occupation israélienne ont décidé de construire des centaines de nouvelles unités coloniales. Un comité de planification a délivré, mercredi, un permis de construire pour 618 nouveaux logements à El Qods, Jérusalem-Est, partie occupée et annexée par Israël en 1967. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, avait juré, juste après l'adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 2334, que l'entité sioniste ne la respectera pas et que la colonisation allait se poursuivre dans les Territoires palestiniens occupés. Il avait attaqué l'ONU et même son premier allié, les Etats-Unis, qu'il avait accusé d'être derrière la décision onusienne. Cette résolution est la première à condamner la colonisation israélienne depuis 1979. Auparavant, l'Administration américaine, qui, pourtant, officiellement, ne reconnaît pas la colonisation dans les Territoires occupés, ni l'annexion de la ville sainte d'El Qods, s'est servie une trentaine de fois de son droit de veto pour empêcher toute résolution condamnant Israël au niveau du Conseil de sécurité, de voir le jour. Cette fois, après avoir perdu confiance en Benyamin Netanyahu et son gouvernement de droite, qui a fortement accentué l'expansion coloniale au point de rendre presque impossible la solution basée sur deux Etats, prônée par l'ensemble de la communauté internationale, y compris Washington, l'Administration américaine s'est abstenue au cours du vote alors que les 14 autres membres du Conseil ont dit oui pour la résolution. L'Administration américaine reproche à Netanyahu d'utiliser un double langage. Défendre le principe d'une solution à deux Etats en public et tout faire pour bâtir plus de colonies dans les Territoires occupés, ce qui entrave l'établissement d'un Etat palestinien doté d'une continuité territoriale. L'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU a dit, après le vote de la résolution, qu'«on ne peut pas à la fois se faire le défenseur d'un accroissement des colonies israéliennes et la solution à deux Etats qui soit viable pour mettre fin au conflit». Par cette nouvelle décision de construire plus d'unités coloniales, le gouvernement Netanyahu reste fidèle à sa politique et défie, une nouvelle fois, l'Organisation des Nations unies comme l'a toujours fait Israël depuis sa création. Cette fois-ci, une réaction de la part de cette institution, à laquelle l'entité sioniste doit en grande partie sa mise en place dans la région du Moyen-Orient, devient cruciale. Si elle choisit une nouvelle fois de garder le silence devant le non-respect de ses propres décisions, parce qu'il s'agit d'Israël, l'entité sioniste renforcera son sentiment d'être au-dessus du droit international et continuera à montrer plus de mépris envers la communauté internationale.