La nuit du Mawlid Ennabaoui, jeudi dernier, fut bruyante au site AADL de Ouled Fayet. Des bandes de jeunes se sont affrontées dans l'enceinte de ce site. Conséquences, 23 voitures saccagées et une grosse frayeur parmi les habitants de ce site ouvert aux quatre vents. « Les altercations ont eu lieu entre 23 h et minuit. Des jeunes, surexcités, se sont affrontés et ont utilisé tous les objets qui leur sont tombés sous la main. Avant de partir, ils s'en sont pris aux voitures garées en bas des immeubles », signale un habitant toujours choqué. Des riverains, pris de panique, ont contacté les services de la gendarmerie territorialement compétents, mais, regrettent-t-ils, ils ont tardé à arriver. « Les gendarmes sont venus plus d'une heure après. Les darkis n'ont fait que recenser les dégâts causés lors de ces batailles rangées », déplore un habitant qui fait remarquer que les gendarmes qui sont venus ont expliqué leur retard par le sous-effectif les jours de fête. Les habitants, qui déplorent la proportion prise par ce phénomène, affirment que les jeunes commettent leurs forfaits « sans qu'ils soient aucunement inquiétés ». « Des bandes des quartiers voisins ne trouvent pas de meilleur endroit pour s'affronter que notre cité. Ces jeunes sont tous de l'extérieur. » Pour nos interlocuteurs, l'installation d'un poste de police est « plus que nécessaire ». « Nous avons mené des démarches pour l'installation de policiers dans leur quartier. Nous avons appris qu'un poste est en projet dans ce quartier, mais des problèmes d'assiette de terrain l'ont retardé », signale-t-on. L'AADL a prévu des gardiens à l'intérieur du site, mais ceux-ci semblent, dans certains endroits, dépassés par l'importance des bandes rivales. La Direction de la Sûreté nationale (DGSN) a prévu de renforcer le réseau de ses Sûretés urbaines de proximité (SUP). Une trentaine de SUP ont été installées dans plusieurs sites sensibles : les bidonvilles et les grands ensembles. Le dernier en date a été installé aux Bananiers (actuel Mokhtar Zerhouni). Les résidants de ce site ont souffert avant que la DGSN ne décide d'ouvrir, au grand bonheur des citoyens, un poste de police.