La grève a été «très suivie» par les communaux et dans la santé, indiquent des syndicalistes, sans avancer de chiffre. Les deux actions ont été organisées dans le but de mettre en avant des revendications d'ordre national et local. Dans l'appel à la grève du Snapap, il est exigé : «Un salaire selon le pouvoir d'achat, la révision du régime indemnitaire, la révision du statut général de la Fonction publique, un poste de travail décent pour les contractuels et préemployés, la révision du statut particulier, la médecine du travail, l'intégration des syndicalistes et des travailleurs suspendus pour leurs activités syndicales (APC d'El Kseur, Ighil Ali, Tazmalt, Tala Hamza, Draâ El Kaid, et œuvres universitaires de Béjaïa), la régularisation des situations financière et administrative des 159 ouvriers professionnels de l'éducation, le respect de la liberté syndicale, un siège pour la coordination de wilaya du Snapap.» Dans le même document, le syndicat rejette «le nouveau code du travail, la baisse des allocations familiales, la nouvelle définition du SNMG, la loi de finances 2017, la loi sur la retraite». Le Snapap, qui avait dû ajourner ses actions prévues initialement pour le 9 janvier, dans le sillage des émeutes ayant émaillé la wilaya de Béjaïa, a attendu que le calme soit revenu pour rappeler ses travailleurs en ordre de bataille. Hier, ils étaient environ un millier, hommes et femmes, à avoir pris part à la marche, qui a démarré vers 10h30 de l'esplanade de la maison de la culture Taos Amrouche. Ces manifestants, venus des quatre coins de la wilaya, appartiennent à plusieurs secteurs de la Fonction publique, dont les APC, la formation professionnelle, la santé, l'éducation, l'enseignement supérieur, l'équipement et les travaux publics. Tout au long de leur parcours, qui a pris fin devant le siège de la wilaya, les manifestants, arborant des pancartes et des banderoles, ont scandé des slogans contre le régime, contre le patron de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, et contre la baisse du pouvoir d'achat. Lors d'une prise de parole improvisée devant le portail du siège de la wilaya, les différents orateurs ont fustigé, tour à tour, le nouveau projet de code du travail et la loi de finances 2017. «Si nous sommes ici, c'est pour dire non à la loi de finances 2017 et au nouveau projet de code du travail, qui sont une catastrophe pour les travailleurs et la stabilité du pays», assène Hanafi Ikken, chargé de communication au niveau du syndicat. «Les travailleurs pâtissent déjà de la baisse drastique du pouvoir d'achat et le pire est à venir avec le nouveau code du travail. Nous devons nous mobiliser contre cette politique de précarisation des travailleurs», appelle, pour sa part, Nabil Ferguenis, coordinateur national du Snapap. Hocine Boumedjane, responsable du CDDH-Béjaïa, a condamné, de son côté, «les atteintes aux libertés syndicales des travailleurs». A noter que l'action de rue, qui s'est déroulée dans le calme, a été soutenue par le MDS, le Comité de solidarité avec les travailleurs de Béjaïa, le RCD, le FFS, le PST et la LADDH, des étudiants et des militants associatifs et politiques. Mohand Hamed-Khodja