Ces nouvelles mesures visent «25 personnes et entités soupçonnées, notamment, d'avoir apporté un soutien logistique ou matériel au programme de missiles de Téhéran», détaille dans un communiqué le département du Trésor, affirmant que ces sanctions ne violent pas l'accord sur le nucléaire iranien conclu en juillet 2015 à Genève. «Le soutien continu de l'Iran au terrorisme et le développement de son programme de missiles balistiques font peser une menace sur la région, sur nos partenaires dans le monde et sur les Etats-Unis», a affirmé le directeur par intérim de l'unité en charge des sanctions financières (Ofac), John Smith. Ce nouvel arsenal est dévoilé alors que les Etats-Unis viennent de mettre en garde l'Iran pour avoir procédé, dimanche, à un test de missile. Téhéran a dénoncé, jeudi, des menaces «sans fondement, répétitives et provocatrices». «L'Iran joue avec le feu. Ils ne se rendent pas compte de combien le président Obama était gentil avec eux. Pas moi !» a tweeté hier matin le nouveau président américain. Aux termes des sanctions du Trésor, qui visent notamment un réseau de soutien basé en Chine, les personnes et entités ciblées voient leurs éventuels avoirs aux Etats-Unis gelés et ne peuvent plus faire de transaction avec des structures américaines. «Pas impressionné par les menaces» Un peu plus tôt dans la journée, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a écrit sur son compte Twitter que son pays «ne déclenchera jamais une guerre». «L'Iran n'est pas impressionné par les menaces, car nous tirons notre sécurité de notre peuple. Nous ne déclencherons jamais une guerre (…)», a indiqué J. Zarif. «Nous n'utiliserons jamais nos armes contre personne, sauf pour nous défendre. Voyons si ceux qui se plaignent de l'Iran peuvent dire la même chose», a-t-il écrit dans un autre tweet. Téhéran a auparavant dénoncé des menaces «sans fondement, répétitives et provocatrices» concernant la «mise en garde» de l'Administration américaine sur le rôle «déstabilisateur» de l'Iran après un tir de missile balistique le 29 janvier. Et hier, le gouvernement iranien a refusé d'accorder des visas à une équipe de lutte des Etats-Unis qui devrait participer à une compétition mondiale les 16 et 17 février, à la suite du décret signé il y a une semaine par Donald Trump. Ce texte interdit l'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de sept pays à majorité musulmane, dont l'Iran, et à tous les réfugiés. En réponse, l'Iran a décidé d'appliquer la réciprocité en refusant d'accorder des visas aux ressortissants américains. Les tensions entre Téhéran et Washington, qui ont rompu leurs relations diplomatiques en 1980 au lendemain de la révolution islamique de 1979, se sont accentuées après l'investiture, le 20 janvier, de Donald Trump. Outre le décret Trump sur l'immigration, les sujets de tension portent sur l'avenir de l'accord nucléaire de juillet 2015 et le programme iranien de missiles balistiques. Fin janvier, le président américain et le roi Salmane d'Arabie Saoudite se sont dits favorables à une «application rigoureuse» de l'accord sur le nucléaire iranien, selon le compte rendu d'un entretien téléphonique entre les deux hommes publié par la Maison-Blanche. La teneur de la conversation semble indiquer que Donald Trump, jusque-là opposant à cet accord censé empêcher l'Iran de se doter de la bombe atomique, pourrait avoir évolué sur la question. Il n'a cessé de critiquer l'accord pendant sa campagne et il a nommé à des postes clés de son administration des personnalités ouvertement anti-iraniennes, à commencer par le secrétaire d'Etat, Rex Tillerson, qui veut une «révision complète» de l'accord. Le président Trump et le souverain saoudien ont aussi insisté sur la nécessité de répondre «aux activités déstabilisantes de l'Iran» dans la région.