En effet, c'est lors de la 17e conférence de la Ligue des pays arabes sur le patrimoine archéologique et civilisationnel, tenue du 22 au 27 décembre 2003 à Nouakchott (Mauritanie), que les ministres arabes avaient porté leur choix sur l'Algérie, en dépit des manœuvres de coulisses des représentants du Maroc, de Jordanie et de l'Egypte pour accaparer cet important projet qui favorise le dialogue interculturel dans leurs pays respectifs. En raison de l'indisponibilité d'un foncier qui devait répondre aux exigences de l'Alecso (Organisation arabe pour l'éducation, la culture et les sciences), dont le siège se trouve à Tunis, un retard de 4 années a été enregistré, avant de dénicher enfin un terrain de 41 000 m2 à l'entrée est de la ville de Tipasa. L'ex-ministre de la Culture, Khalida Toumi, avait posé la première pierre de ce projet le 7 août 2012, car le délai de réalisation a été arrêté à 32 mois. Une autorisation de programme, d'un montant de 2,358 milliards de dinars, a été allouée pour l'étude et la réalisation de cette infrastructure, alors qu'une autre enveloppe, d'un montant de 6 milliards de dinars, devait être consacrée à l'équipement de l'ensemble des structures de ce Centre arabe d'archéologie. Officiellement, le coût de cet unique projet scientifique et culturel du monde arabe, érigé à Tipasa, était estimé à 69 millions dollars et sa réception devait avoir lieu en décembre 2011. La participation de l'Alecso a été fixée à 8 millions de dollars. En réponse à notre question lors de sa visite effectuée sur le site en décembre 2014, le DG de l'Alecso a déclaré : «Les ministres arabes de la Culture vont se réunir en décembre à Ryiadh (Arabie Saoudite), nous allons faire en sorte lors de cette rencontre à ce que chaque pays arabe membre de notre organisation participe financièrement pour soutenir et aider le CAA, dans sa construction, son entretien et sa gestion, indiquait le Koweïtien Abdullah Hamed Mehareb. Le CAA est le meilleur refuge pour protéger les biens culturels matériels et immatériels menacés de disparition», nous a affirmé le DG de l'Alecso. Naturellement, les coûts sont revus à la hausse depuis le lancement des travaux. Le CAA attend toujours ses équipements. Le permis de construire de ce projet portant le n° 399 a été signé le 15 mars 2010. Il comprend une bibliothèque spécialisée, un musée arabe d'archéologie et des arts rupestres, un institut arabe d'archéologie et des études sahariennes, un laboratoire arabe de produits et des biens culturels, un laboratoire arabe de conservation et de restauration, deux amphithéâtres d'une capacité globale de 500 places, un bloc administratif et un parking. Beaucoup de matériaux nobles du terroir ont été utilisés pour la réalisation de ce projet. Azzedine Mihoubi, ministre de la Culture, a effectué une visite sur le site, mardi dernier, pour s'enquérir de l'état d'avancement de ce joyau du secteur de la culture nationale, mais qui relève de l'Alecso. Pour ce projet, l'entreprise de réalisation Travocovia, nous disait-on dès l'entame des travaux, était une entreprise algéro-espagnole. A présent, le taux d'avancement des travaux a atteint 90%. L'entreprise Travocovia se présente aujourd'hui totalement algérienne, son siège se trouve à Bordj Bou Arréridj et fait partie du groupe algérien Benhamadi. Azzedine Mihoubi savait coulisser ses phrases pour répondre à nos questions, afin de ne pas froisser les relations entre l'Algérie et les pays membres de l'Alecso, bien que ces derniers n'aient pas honoré leurs engagements financiers à l'égard de ce projet, le Centre arabe d'archéologie.