Haïchour hier au Forum de l'ENTV / Laisser le temps au temps Invité hier du forum de l'ENTV, le ministre de la Communication, Boudjamâa Haïchour, a déclaré que la dépénalisation des délits de presse ainsi que l'ouverture de l'audiovisuel à l'initiative privée ne sont pas actuellement à l'ordre du jour. Interrogé par un journaliste sur l'éventualité de revoir les dispositions du code pénal concernant les délits de presse, le ministre a répondu par une autre interrogation : « L'Algérie est-elle le seul pays au monde dont le code pénal contient des dispositions concernant la presse ? Non, selon le ministre, puisque même la France en possède, mais elle n'a pas besoin de s'en servir. » Pour Haïchour, le problème ne réside pas dans l'existence de ces articles de loi répressifs mais dans l'absence du Conseil supérieur de l'éthique et de la déontologie dont le rôle est de rappeler à l'ordre tous les journalistes qui s‘écartent de l'éthique du métier versant dans la diffamation et l'insulte. « Si le Conseil avait pris ses responsabilités, nous n'en serions pas là », a ajouté Boudjamâa Haïchour, regrettant le recours « forcé » aux dispositions du code pénal. Abordant le projet de loi sur l'information, actuellement soumis à débat, M. Haïchour a promis que ce nouveau texte permettra de réunir les conditions pour une meilleure organisation qui répondra aux attentes des hommes des médias. « Tout se passera dans la concertation avec les journalistes », a assuré le ministre, aussi bien le maintien ou l'annulation du Conseil supérieur de l'information et du Conseil supérieur de l'audiovisuel que l'élaboration d'une charte d'éthique que le ministre de la Communication aimerait soumettre à l'assentiment du Parlement. Les dispositions du code pénal concernant la presse pourront-elles être révisées à ce moment-là ? « Peut-être, répond le ministre, mais pour cela il faudra que la société accède à un degré élevé de maturité et de démocratie ». Autant pour l'ouverture des médias lourds qui n'interviendra que « lorsque les conditions seront réunies », n'empêchant pas entre temps la création de nouvelles télévisions publiques thématiques, a soutenu le ministre. Abordant le volet des dettes des journaux, le ministre a affirmé qu'il a été instruit du dossier de chaque journal et a prévu d'organiser une rencontre tripartite avec les éditeurs et l'ANEP afin de discuter des dettes des journaux auprès des imprimeurs mais aussi des dettes de l'ANEP (revenus de la publicité) envers ces éditeurs en difficulté. Le ministre de la Communication envisage également d'organiser une rencontre avec les correspondants de presse qui sont, à ses yeux, ceux qui manquent le plus de professionnalisme et qui ont le plus de problèmes avec la justice. D'ailleurs, il envisage de créer des structures au niveau des wilayas chargées d'un travail de proximité auprès de ces correspondants. « La diffamation a contribué à compliquer la relation entre la presse et les institutions de l'Etat et nous a menés devant les tribunaux », a soutenu Haïchour en ajoutant que « les journalistes ont été les otages de lobbies qui se battaient pour leurs intérêts », mais que « le temps est désormais à la réconciliation ».