L'expérience que viennent de réaliser des écoliers mostaganémois ne devrait pas rester sans suites, tant par l'engouement des potaches que par l'engagement des responsables et des enseignants. Au départ, il s'agissait pour Michèle Bayar et pour la fédération des parents d'élèves de Mostaganem, qui parrainait cette unique expérience, de permettre aux élèves de 4ème et 5ème années primaires de travailler sur l'expression écrite et picturale. Entamée dans le cadre du rapprochement entre Mostaganem et la cité catalane de Perpignan, dont le jumelage devrait intervenir au début du mois d'avril prochain, ces ateliers d'expression auront été animés par Michèle Bayar, auteure et responsable du projet financé par la direction de la culture de la mairie de Perpignan, qui se fera relayer par Mahyouz Baïda pour le côté pédagogique et par Samia Belabaci-Gorine pour les illustrations picturales à l'aquarelle. Les ateliers auront été animés durant 3 jours pleins au niveau des établissements Derdour Belkacem de Salamandre et Bouchareb Mohamed du douar Ouled El Hadj, lieu de naissance du martyr Bordji Amor. Dans l'ensemble des classes partenaires, les écoliers auront participé à l'écriture d'un portrait dont les contours auront été définis en collaboration avec l'animatrice. Cette dernière entamera son approche par une mise en commun de critères que les écoliers auront eux mêmes définis. Pratiquant à fond l'enseignement par compétences, Michèle Bayar parviendra rapidement à faire adhérer les élèves qui finiront par prendre goût à cet échange original. Parfois, les enfants seront amenés à travailler en groupes, ce qui fera exploser les barrières érigées par le cloisonnement de l'évaluation individuelle. Des écoliers timorés, parfois par la présence du maître, se surprendront à constituer des groupes hétérogènes où la mixité prendra place sans la moindre réticence. En parallèle, une autre classe entamera l'élaboration d'une aquarelle en s'inspirant de textes écrits par des écoliers catalans ! Un bel échange croisé, puisqu'à leur tour, les jeunes Perpignanais devront illustrer les portraits réalisés à Salamandre et à Ouled El Hadj. Car à la fin de chaque séance d'écriture, Michèle Bayar reprendra les ébauches de portrait et, en parfaite complicité avec les jeunes auteurs, parviendra à produire une œuvre qui ne manquera ni d'innocence ni d'originalité. Le seul fil conducteur qui lie ces enfants est le vent, thème central autour duquel s'ébauchent et les portraits et les aquarelles. Car à l'origine, ce projet d'écriture et d'expression s'intitule « Vents d'ici, vents d'ailleurs ». Un vent vivificateur qui aura incontestablement emballé les enfants de la ville et ceux de la montagne qui surplombe majestueusement le phare éponyme, là où le Cap Ivi enlace les flots. Il aura surtout agréablement surpris les animateurs, les enseignants et les écoliers. Dont l'insolente maîtrise du français, dont feront étalage certains écoliers, n'aura pas échappé à la perspicacité de l'auteure du projet. Qui n'en était pas à sa première expérience, loin s'en faut, mais qui ne cachera pas sa stupéfaction face à ces potaches qui n'ont pas tout dit.