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Kouba United, supporters des démunis
Publié dans El Watan le 12 - 03 - 2017

C'est plutôt le nom que s'est choisi une association caritative koubéenne très active. Bien sûr, dans le «naming», le clin d'œil à «Manchester United» y est, et c'est même entièrement assumé par les fondateurs de l'association, comme le confirme son jeune et dynamique président, Abdelhak Zakkad, 29 ans, employé au sein de l'Office national de métrologie légale (ONML) : «C'est un message d'unité, pour s'entraider, agir la main dans la main. Et ‘‘United'', c'est parce que — c'est connu — beaucoup parmi les jeunes de Kouba sont installés en Angleterre», explique-t-il.
Abdelhak est au four et au moulin, toujours en train d'organiser, coordonner, mobiliser ses troupes en vue de la prochaine action : une collecte de vêtements, une tournée repas chauds au profit des sans-abri ou réglant avec d'autres associations ou collectifs bénévoles les détails logistiques d'une caravane de solidarité à destination d'une région déshéritée.
Abdelhak a fait ses classes dans les scouts. Pour lui, c'est une véritable école de la vie et de la citoyenneté. «On ne doit pas nier le mérite des scouts. Le scoutisme est une école. Ça t'apprend à être sociable, à être responsable, à bien te comporter avec les gens. Ça t'inculque l'esprit collectif. Tu apprends aussi l'esprit d'initiative, à t'engager à fond dans ce que tu entreprends…», argue-t-il. Dès sa prime jeunesse, Abdelhak baigne ainsi dans la ferveur des aventures collectives. «Avant Kouba United, j'ai milité au sein du collectif Mazal Kayen El khir, ici, à Kouba. J'ai également activé avec l'association Start créée par des étudiants de l'INC.» Voilà pour le background.
En 2009, avec deux de ses copains, il lance le projet Kouba United. «Au début, nous avons commencé par une page Facebook. En 2012, nous avons entrepris les démarches pour transformer Kouba United en association. On a trimé pour avoir l'agrément. Ça nous a pris un an et demi. En 2013, l'association a démarré. On touche les domaines social, médical, sportif, sans oublier l'environnement…On a commencé à Kouba, puis on a élargi nos actions vers d'autres régions défavorisées.
On a organisé des caravanes de solidarité, en coordination avec d'autres associations et collectifs de bénévoles. A chaque rentrée scolaire, on choisit une région et on va distribuer des fournitures scolaires aux élèves issus de familles démunies.» Parmi les régions sillonnées par Kouba United : Tébessa, Médéa, M'sila, ou encore la wilaya de Chlef (Brira et Beni Haoua notamment). L'une des dernières actions annoncées par Abdelhak sur sa page Facebook est la participation à une caravane en partance pour El Bayadh avec un lot de 1000 couvertures.
150 à 200 repas chauds pour les SDF
En cette période marquée par un hiver particulièrement rude, Kouba United s'est énergiquement engagée pour apporter un peu de réconfort aux sans-abri. «Nous offrons régulièrement des repas chauds aux SDF. Nous distribuons également des vêtements et des couvertures en fonction de nos moyens», indique Abdelhak. Il précise dans la foulée : «On fait cela avec d'autres associations de la wilaya d'Alger ainsi que des groupes de bénévoles. On travaille avec tous les gens de bonne volonté et il n'en manque pas.» «Cette année, il y a un restaurant à Kouba qui nous prépare les repas. Nous distribuons en moyenne 150 à 200 repas par tournée.» Pendant le Ramadhan, l'association redouble d'efforts pour venir en aide aux nécessiteux. «Au Ramadhan dernier, nous avons organisé pour la deuxième année consécutive un ‘‘Resto Errahma'' à Vieux-Kouba avec le soutien d'un restaurateur qui a mis son établissement à notre disposition. Les jeunes du quartier se disputaient pour assurer le service. Une famille a pris sur elle de cuisiner durant tout le mois sacré.
On a un boucher qui offrait chaque jour 15 kg de viande tout au long du Ramadhan. Un boulanger nous assurait le pain. Les autres courses nous coûtaient entre 30 000 et 40 000 DA par jour. A chaque fois, il y avait un bienfaiteur qui prenait en charge le f'tour d'une journée. Il y a même une compétition de bienfaisance qui s'est créée entre les habitants du quartier. C'est pour vous dire que les Algériens sont très généreux et sont prompts à le montrer. Ils ne demandent qu'à servir.» Le président de Kouba United précise qu'en amont du Ramadhan, l'association offre des packs de denrées alimentaires aux familles aux revenus faibles. «On distribue 200 à 400 couffins du Ramadhan selon les dons.» Et ce n'est pas tout : l'association se charge également des vêtements de l'Aïd.
«On offre 200 tenues au profit des enfants des familles pauvres. Il y a deux ou trois magasins, ici à Kouba, qui nous fournissent 70 à 80% de ces dons. Après l'Aïd, on s'occupe de la rentrée scolaire. Donc, on n'arrête pas, on active toute l'année», sourit Abdelhak. L'environnement est l'autre chantier lancé par Kouba United. Mais le match est loin d'être gagné. «Il y a partout des décharges sauvages à Kouba. L'APC dit qu'elle est dépassée. Les citoyens ne coopèrent pas et contribuent à la dégradation de l'environnement», déplore notre ami. Pour autant, l'association ne baisse pas les bras. «Nous faisons des campagnes de nettoyage. Nous avons participé également à des opérations de reboisement à la forêt de Ben Omar et à la forêt de Baïnem avec d'autres associations», dit Abdelhak.
Ni local ni subventions
Dans le domaine médical, Kouba United s'associe à des campagnes de dépistage du diabète et de prévention contre l'hypertension artérielle. Sur sa page Facebook, elle répercute tous les appels au don de sang, sert de relais pour procurer aux malades (en particulier les cancéreux) des médicaments introuvables dans nos officines, des matelas anti-escarres ou des chaises roulantes au profit des personnes handicapées. L'association organise, par ailleurs, des visites aux établissements sociaux chargés de l'accueil des personnes âgées (Diar Errahma) ainsi qu'aux orphelinats, et, comme on peut le deviner, elle n'y va pas les mains vides.
Malgré son activisme tous azimuts et son ancrage social grandissant, Kouba United ne bénéficie d'aucune subvention, contrairement à d'autres associations beaucoup moins dynamiques. «A 90%, les dons que nous recevons proviennent des particuliers. Il y a aussi certaines entreprises qui nous soutiennent.» Abdelhak et ses camarades ambitionnent d'élargir encore leur champ d'action. Mais ils se heurtent à un sérieux problème d'infrastructure : l'association est «SDF» elle-même faute d'un local. Pour tenir leurs réunions ou pour recevoir et stocker les dons, les membres de l'association font comme ils peuvent.
Abdelhak a un autre projet qui lui tient à cœur, et qui est en suspens faute de siège : «Nous avons le projet d'assurer des cours de soutien aux élèves qui sont en situation d'échec scolaire, il y a plusieurs profs qui nous ont contactés et qui sont prêts à offrir leurs services gratuitement. Mais on n'a pas où accueillir ces classes», regrette-t-il.


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