Elu pour la première fois en 1988, celui-ci briguait un huitième mandat. Il y a quelques semaines, il était quasiment certain de l'emporter. Le Camerounais a toujours réussi à «gérer» la CAF au gré de ses «intérêts» et objectifs. Mais au fur et à mesure que la date de l'élection approchait, les choses avaient commencé à se compliquer pour lui. Et pour plus d'un, le président de la FIFA, l'Italo-suisse, Gianni Infantino, y est pour quelque chose. A la fin du mois de février dernier, celui-ci avait effectué une tournée dans le continent conclue par une halte, le 24 de ce mois, au Zimbabwe où il a rencontré plusieurs présidents de fédérations africaines, notamment ceux de la Cosafa (Afrique australe) qui ont clairement affichaient leur soutien à Ahmad Ahmad, l'adversaire de Hayatou. Une visite qui avait déplu au clan du Camerounais. Sans s'exprimer pour autant, d'une manière franche sur la question, Infantino, par cette action, a certainement voulu montrer vers quel candidat allait sa préférence. En pleine campagne pour la présidence de la CAF, l'Italo-suisse pouvait éviter de s'afficher avec l'un ou l'autre. Mais il l'a fait. Le président de la FIFA n'a sûrement pas oublié l'instruction donnée par Hayatou, lors de l'élection de l'instance internationale, en février 2016, pour soutenir Cheikh Salmane, l'adversaire d'Infantino. L'autre soutien de taille du Malgache est sans conteste, Phillip Chiyangwa, puissant homme d'affaires zimbabwéen, président de la Fédération de football de son pays, mais surtout premier responsable de la Cosafa, la sous-organisation continentale de l'Afrique australe qui compte 14 membres. La position de la Cosafa a probablement fait réfléchir quelques autres présidents de fédérations. Cela s'est conclu, finalement, par une victoire d'Ahmad Ahmad par 34 voix contre 20. Avec la défaite du Camerounais, c'est l'un des derniers vestiges de l'ère Havelange, puis Blatter, qui s'en va. L'arrivée d'Infantino, survenue dans un contexte marqué par des scandales en séries relatifs à des affaires de corruption touchant l'instance internationale, devait apporter son lot de changements. Et il était impératif d'opérer une mue au niveau des confédérations continentales, notamment pour ce qui est des hommes de main de l'ancien président. Ahmad Ahmad va-t-il mener les réformes nécessaires au niveau de la CAF ? Même si son nom a été cité dans le «Qatar gate», il n'en demeure pas moins que celui-ci est obligé d'opérer un changement pour ce qui est du mode de gestion des affaires de l'instance africaine. Cela se répercutera-t-il positivement sur le football africain ? L'avenir nous le dira…