Les centaines d'habitants de la Nouvelle-ville d'Aït Yahia se plaignent de nombreux désagréments. Réunis en comité provisoire, des locataires essaient d'attirer l'attention des autorités sur le calvaire qu'ils vivent au quotidien. La piste d'accès à la cité, maintes fois signalée, reste impraticable aux véhicules qui s'embourbent à chaque chute de pluie. Plusieurs automobiles ont été endommagées par l'état de la route. C'est avec un véhicule « tout- terrains que le boulanger approvisionne l'unique boutique où l'on trouve le minimum pour se dépanner ». Pour l'essentiel, il faut se déplacer au chef-lieu de daïra. Ce qui n'est pas une mince affaire lorsqu'on sait que le tronçon n'est pas desservi par les fourgons de transport. « La plupart du temps, on se résout à parcourir, à pied, les deux kilomètres séparant notre cité du chef-lieu de la commune », ajoute notre interlocuteur qui insiste sur l'absence de l'éclairage public. Les bâtiments sont démunis de minuteries et l'extérieur, plongé dans le noir dès la tombée de la nuit, devient dangereux pour les retardataires. Ils vivent dans la hantise des agressions et surtout des attaques des chiens errants qui s'approprient les lieux, dès le crépuscule. En l'absence de ramassage scolaire, les collégiens tout comme les petits de l'école primaire dont les parents ne sont pas véhiculés, se résolvent à se lever tôt pour rejoindre la classe. Sous la pluie et le froid, ils arrivent transis, et fatigués avant le début de la journée. Les enfants, de retour de l'école n'ont d'autre lieu de loisir que les ruelles entre les bâtiments, pour s'adonner au jeu, entre les ordures. Le tracteur désigné pour la collecte des déchets ne passe, en effet, que deux fois par semaine. Dans l'intervalle, il faut se débrouiller pour conserver ses rejets ou les stocker dehors. Ce qui provoque des amoncellements à certains endroits. Pourtant, la cité se trouve à moins d'un kilomètre de la décharge publique, sur le chemin des camions de la voirie. « Les problèmes s'accumulent et les solutions tardent. Las de cette situation, nous nous sommes adressés à plusieurs reprises aux autorités pour demander l'amélioration de notre cadre de vie. Nous attendons toujours un signe de leur part. A moins qu'on veuille nous pousser à sortir dans la rue », conclut Djamel.