Il suffit de faire un petit tour dans certains quartiers, même ceux du centre-vile, pour constater que les fuites d'eau sont partout. Le contrat qui lie la Société des Eaux de Marseille (SEM) à la SEACO (Société de l'eau et de l'assainissement de Constantine) risquerait-il de tomber à l'eau? C'est du moins ce que prétend la SEACO dans un communiqué qu'elle a rendu public et dans lequel une mise en demeure a été adressée à la société française. Le document de la SEACO précise que le retard considérable enregistré par la Marseillaise des eaux concernant certains travaux, relatifs notamment à la sectorisation du réseau de distribution, au comptage, à la recherche et la réduction des fuites dans les systèmes d'adduction, aura de lourdes conséquences pour la SEM si elle ne réagit pas. Cette réaction de la SEACO est venue appuyer les critiques du ministère des ressources en eau, qui a jugé le bilan des obligations «négatif». Quoi qu'il en soit, la réponse assez musclée de la SEACO n'est pas une première, car depuis son installation à Constantine en 2008, la Marseillaise des eaux était sous le feu des attaques des officiels de la ville, et à leur tête le wali. En effet, c'est devenu presque une habitude, à chaque fois que M. Boudiaf fait une sortie, une réunion ou une assemblée, il sort de ses gonds pour blâmer la SEACO et la SEM pour leur irresponsabilité et leur manque de rigueur dans l'exécution et le retard des travaux. D'ailleurs, ces retards ont sérieusement perturbé le lancement ou le bon déroulement de certains grands chantiers de la wilaya, à l'instar du Tramway et du pont Trans Rummel. La SEACO qui est une fusion entre la SEM, l'ADE et l'office national de l'assainissement (ONA), vient donc de lancer un ultimatum de deux mois à la SEM pour rattraper le retard et se mettre au «travail», faute de quoi, lit-on dans le communiqué, «(nous) procéderons à la résiliation du contrat pour faute de la société des Eaux de Marseille et (nous) serons en droit de vous demander réparation du préjudice subi par (notre) société». Il faut dire que la SEACO, par cette démarche, cherche surtout à soigner son image auprès des autorités locales mais aussi auprès des constantinois, car il suffit de faire un petit tour dans certains quartiers, même ceux du centre-vile, pour constater que les fuites d'eau sont partout. Désirant acquérir un savoir français dans le domaine, la SEACO n'est pas prête à oublier cette mésaventure, les conduites d'eau déjà usées par le temps, ont été confiées à une société qui a recruté des «bricoleurs» qu'autre chose, ce qui a aggravé encore plus la situation. Le document de la SEACO a été directement adressé au directeur de la SEM qui a obtenu le contrat de gestion des eaux pour cinq ans et demi pour un montant de 27,8 millions d'euros, devra normalement se défendre et s'expliquer dans les prochains jours.