Si proches et si opposés : le leader Barcelone a tout à perdre chez son voisin l'Espanyol aujourd'hui en championnat d'Espagne étant donné la menace pressante du Real Madrid, deuxième, qui reçoit Valence pour la 35e journée en attendant son derby européen contre l'Atletico. Condamné au sans-faute pour espérer conserver son titre de champion, le FC Barcelone aborde peut-être l'affiche la plus difficile de sa fin de saison : le derby catalan sur le terrain de l'Espanyol Barcelone, nouvel épisode d'une rivalité qui remonte à 1900. «Dans toutes les villes, il y a des derbies, ce sont des matches d'importance spéciale», résumait l'entraîneur blaugrana Luis Enrique en décembre avant le match aller remporté 4-1 au Camp Nou. «Ce sont de beaux matches à jouer, pour ce que cela génère sur le terrain et dans l'atmosphère.» Alors que les derbies récents penchent largement en faveur du grand Barça, toute l'Espagne se souvient du fameux «Tamudazo», ce doublé de l'attaquant de l'Espanyol Raul Tamudo qui avait privé le Barça du sacre (2-2) en 2007. Dix ans plus tard, les modestes Pericos, entraînés par Quique Sanchez Flores, espèrent rejouer un mauvais tour aux Culés de Luis Enrique : le Barça (1er, 78 pts) ne devance le Real (2e, 78 pts, un match de moins) qu'à la différence de buts particulière et tout faux pas s'annonce fatal. Une surprise au stade Cornella-El Prat arrangerait au passage les affaires de l'Espanyol (9e), qui rêve d'une qualification européenne depuis son rachat en 2016 par le groupe chinois Rastar. Mais le Barça reste le Barça. Et il peut compter sur sa star Lionel Messi, meilleur buteur de Liga (33 buts), sur l'avant-centre Luis Suarez, qui brûle de marquer après cinq matches de mutisme, et sur l'ailier Neymar, enfin de retour de suspension. Le Real sur deux tableaux La saison sera-t-elle historique au Real Madrid ? Le club peut encore espérer réussir le doublé Liga-Ligue des champions, qu'il n'a réussi que deux fois dans sa riche histoire, en 1957 et 1958. Mais l'entraîneur merengue Zinédine Zidane doit éviter toute dispersion de ses joueurs : les Madrilènes vont jouer tous les trois jours jusqu'au dénouement du championnat d'Espagne le 21 mai. Et la convaincante victoire contre La Corogne mercredi (6-2), avec une équipe largement remaniée, complique les choix du technicien français. Avec le retour de l'attaquant-vedette Cristiano Ronaldo, ménagé, «ZZ» dispose aujourd'hui contre Valence d'une dernière revue d'effectif avant le bouillant derby contre l'Atletico mardi en demi-finale aller de Ligue des champions. «Samedi, nous avons un match, ensuite mardi, ensuite samedi… La bonne nouvelle, c'est que tous mes joueurs sont prêts», a souligné Zidane. Comme le Barça, le Real n'a aucun droit à l'erreur. La Maison blanche garde néanmoins son destin en main avec un match en retard à jouer mi-mai face au Celta Vigo. Mais gare à ne pas laisser trop de plumes contre l'Atletico : ce derby européen, revanche des deux finales de C1 remportées par le Real en 2014 et 2016, s'annonce particulièrement éreintant. Et le sort de la Liga pourrait bien dépendre des efforts consentis en Ligue des champions.