De son côté, Nadal a expédié, en 2 heures et 7 minutes, la valeur montante du tennis mondial, l'Autrichien Dominic Thiem (6/3, 6/4, 6/0). Après deux ans d'absence à ce stade de la compétition, Rafael Nadal est bien de retour pour glaner un nouveau titre sur la terre ocre de la Porte d'Auteuil. L'Espagnol est bien déterminé à vaincre le signe indien pour, enfin, remporter sa decima (dixième victoire) à Paris. Pour de nombreux observateurs, le nonuple vainqueur de l'épreuve est au sommet de son art tennistique. D'aucuns le voient déjà brandir la Coupe des mousquetaires, tant le gaucher écrase tout sur son passage depuis le début du tournoi. Ainsi, dans son jardin parisien, le numéro 4 mondial n'a pas fait dans le détail. Tout juste a-t-il concédé 29 jeux sans jamais lâcher aucun set à ses adversaires. Affûté physiquement et regonflé moralement par son excellent début de saison sur sa surface de prédilection (vainqueur à Monte Carlo, Barcelone et demi-finaliste à Madrid), le Majorquin semble s'avancer inexorablement vers cette symbolique du 10. Si Stanislas Wawrinka parvient à passer l'obstacle Nadal, le Suisse aura l'occasion d'inscrire pour la deuxième fois de sa carrière, après un premier titre obtenu en 2015 face à Novak Djokovic, son nom au palmarès du plus grand tournoi sur terre battue au monde. Pour ce faire, «Stanimal» peut s'appuyer sur certaines certitudes dans son jeu. Depuis qu'il a foulé la terre de Roland-Garros, le natif de Lausanne a fait forte impression en expédiant quasiment tous ses concurrents en trois petits sets. Puissant et diaboliquement chirurgical avec son revers à une main comme avec son coup droit, l'Helvète n'a été poussé dans ses retranchements qu'en demie, et face au numéro 1 mondial, Andy Murray. En disputant sa quatrième finale de Grand Chelem, et après des victoires à l'Open d'Australie (2014), à Roland-Garros (2015) et à l'US Open (2016), le numéro 3 mondial espère maintenir son invincibilité intacte. Dans ce duel entre les deux meilleurs joueurs de la quinzaine, Nadal se présentera sur le court central avec un ascendant psychologique sur son adversaire. Ainsi, sur les 18 confrontations entre les deux hommes, le natif de Manacor, avec 15 succès pour 3 défaites, mène largement au score. Si la logique statistique est respectée et si l'impression visuelle dégagée par le roi Rafa se confirmait, nul doute qu'il entrerait davantage dans la légende de Roland-Garros.