Reporté à maintes reprises, le procès de B. Toufik, âgé de 43 ans, plus connu par « le meurtrier à la tronçonneuse » a connu finalement son épilogue, dimanche dernier, au tribunal criminel de Constantine. L'accusé jugé pour deux meurtres commis en 2001 et 2002 a été condamné à mort après une audience qui aura duré près de six heures. Pour les spécialistes des questions juridiques, le verdict était attendu suite aux aveux de l'accusé qui a reconnu formellement avoir planifié pour commettre un acte qu'il a qualifié de vengeance pour son honneur. Après avoir commis d'abord son premier crime en mars 2001 sur la personne d'un policier qu'il soupçonnait d'avoir des relations douteuses avec sa femme, il en fera de même en 2002 avec un cambiste qu'il découpera en morceaux à l'aide d'une tronçonneuse, toujours pour les mêmes motifs. La découverte des membres découpés de sa seconde victime dans des sachets en plastique par des agents des services de l'APC chargés de l'entretien à La Casbah et non loin de la rue du 19 Juin 1965, en plein centre-ville, a fait réagir les services de la sûreté de wilaya qui ont fini par mettre la main sur l'accusé, alors qu'il se préparait, selon ses propres aveux, à passer à la liquidation de sa femme et d'une quatrième personne qui n'a pas été identifiée. La perquisition par les services de la police de son appartement sis à la cité des Frères Ferrad, dans la région de Ain El Bey, permettra la découverte de la tête coupée de sa seconde victime enveloppée dans un sachet et dissimulée dans le plafond du salon ainsi qu'une arme et un chargeur contenant six balles appartenant au policier. Durant l'audience, la défense de l'accusé a tenté de mettre en exergue les qualités humaines d'un garçon de bonne famille, très estimé par son entourage et ne manquera pas de rappeler les mauvaises fréquentations de son épouse très connue dans le milieu des boîtes de nuit. Le ministère public n'ira pas par trente-six chemins, en évoquant surtout les aveux de l'accusé, et demandera la peine capitale. Le prévenu qui ne bénéficiera pas des circonstances atténuantes sera condamné à la peine de mort, la première du genre depuis 2002, année où deux jeunes ont connu le même sort après la mort d'un vieillard lors d'un vol par effraction commis dans un hôtel connu au centre-ville.