Plus de 150 ha de forêt ont été ravagés par les incendies qui se sont déclarés dans les différentes communes de la wilaya de Jijel ces derniers jours, à la faveur des températures caniculaires qui sévissent dans la région. Pour les services de la Conservation des forêts, il n'y a aucun doute sur l'origine volontaire de ces incendies. «Nous avons lancé des appels sur les ondes de la radio régionale de Jijel aux citoyens, aux visiteurs dans notre wilaya et aux randonneurs dans les montagnes pour qu'ils fassent attention aux risques des feux de forêt, car la sensibilisation est la seule arme qui nous reste pour faire face à cette catastrophe qui nous coûte notre richesse forestière», affirme la chargée de communication de la Conservation des forêts. Pour cette dernière qui incrimine directement le facteur humain dans ces incendies, les espaces ravagés par le feu ont été localisés à Texenna, Ghebala et Selma, où les flammes ont également détruit de nombreux arbres fruitiers. Si la situation est globalement sous contrôle, trois importants foyers ne sont toujours pas maîtrisés, mobilisant les sapeurs-pompiers et les gardes forestiers jusqu'à jeudi dernier pour les éteindre. Jusqu'à hier, les services de la Conservation des forêts font état d'un bilan partiel de 150 ha d'espaces forestiers ravagés par les flammes entre les 5 et 11 juillet. Le bilan de la superficie touchée par les feux sera annoncé par les mêmes services dès que l'ensemble des foyers seront éteints. Sur le terrain, plusieurs autres communes, telles El Milia et El Ancer, ont été cernées par les feux durant plusieurs jours, causant des dégâts importants au patrimoine forestier, qui ne cesse de subir chaque année et à la même période les mêmes effets dévastateurs de ce déboisement criminel. A Constantine, la forte canicule qui dure depuis cinq jours d'affilée, avec des températures variant entre 39 et 43°C, a eu ses premières conséquences dans l'après-midi de mercredi dernier, où un important incendie s'est déclenché dans la forêt de Djebel Ouahch, sur les hauteurs de la ville. L'alerte a été donnée vers 17h avec la mobilisation d'un dispositif de 44 agents et 3 officiers et plusieurs engins, dans une opération qui a été supervisée par le directeur de la Protection civile de la wilaya en personne. L'intervention rapide de la Protection civile a permis de circonscrire les flammes, qui ont ravagé 12 hectares de forêt, dont 3 ha de pin d'Alep. Le plus important a été la sauvegarde de 88 ha de forêt dans un lieu qui demeure le poumon de la ville de Constantine. L'intervention s'est poursuivie jusqu'à 5h de la matinée de jeudi, avant que les unités ne quittent les lieux, laissant des groupes de surveillance pour veiller à toute éventualité. Il faut dire que depuis le début de l'été, les services de la Protection civile de Constantine sont mobilisés sur plusieurs fronts, notamment par des actions de sensibilisation auprès des riverains, sachant que les départs de feu ont souvent pour origine des actions de débroussaillage par des habitants. Les flammes qui deviennent non maîtrisables se propagent pour causer de véritables sinistres. Pour rappel, la wilaya de Skikda a vécu aussi il y a quelques jours une vague d'incendies sans pareil, avec des foyers enregistrés dans plusieurs communes, notamment à Skikda et ses environs, où 27 hectares de maquis ont été emportés par les flammes. Le bilan provisoire établi, mercredi dernier, par la Protection civile a fait état de pas moins de 12 foyers d'incendie déclarés en moins de 48 heures. Au massif de Collo, la région de Laouinet, dans la daïra de Ouled Attia, a été la plus touchée suite à la déclaration d'un immense incendie, ayant consumé plusieurs dizaines d'hectares de maquis et d'arbres fruitiers. Pour circonscrire ce sinistre, il a fallu faire appel aux éléments de l'ANP. Dans ce même massif, d'autres feux de forêt de moindre envergure s'étaient déclarés dans la commune de Beni Zid, Tamalous, Kerkera et Zitouna. Au sud de la wilaya, les communes de Zardezas, Oum Toub ont eu leur part d'incendie, ayant causé la perte de 25 ha, en plus de 265 oliviers et 232 ruches d'abeilles. A l'est également, plusieurs communes ont souffert du même phénomène, puisque dans les communes de Azzaba, Aïn Cherchar et Bekkouche, on comptabilise une trentaine d'hectares de broussaille et de maquis brûlés, ainsi que la perte de 650 oliviers et 600 pêchers. Selon les premiers constats, la responsabilité humaine n'est pas écartée.