En dépit d'un cumul de dettes qui a atteint des niveaux inquiétants, soit 380 milliards de dinars, le groupe Sonelgaz entend concrétiser un plan d'investissement qui coûtera 1800 milliards de dinars et s'étalera sur cinq années, soit jusqu'à 2015. La Banque nationale d'Algérie (BNA), qui a injecté, jusqu'ici, des sommes de 400 milliards de dinars au profit de Sonelgaz, est appelée à accompagner, à nouveau, le plan d'investissement du groupe. Cet engagement de la BNA à accompagner le plan d'investissement de Sonelgaz a été traduit par la signature, jeudi dernier, d'une convention-cadre entre cette banque et le groupe de Noureddine Bouterfa. Faut-il rappeler dans la foulée que la BNA a accompagné le groupe Sonelgaz dans la totalité de ses opérations, notamment le financement de ses investissements et l'émission en juin 2009 de son emprunt obligataire institutionnel de 20 milliards de dinars. Les futurs financements de la BNA se feront sous forme de prêts, car Sonelgaz n'est plus éligibles à l'emprunt obligataire. Aujourd'hui, le groupe public s'est embourbé dans une situation financière déstructurée et vit grâce aux emprunts obligataires. Entre autres décisions prises par le groupe public d'électricité et de gaz, il est prévu de réintégrer en son sein la société AMC El Eulma, spécialisée dans la fabrication des appareils de mesure et de comptage. Le groupe comprend – il est utile de le préciser – 33 filiales et 6 sociétés de participation. De lourds investissements sont donc inscrits au programme quinquennal de l'entreprise. A l'horizon 2012-2013, le groupe prévoit « la mise en service des extensions des centrales turbines à gaz de F'kirina et de Aïn Djasser pour une capacité totale de 500 mégawatts et de la centrale turbine à gaz de Messerghine, située près d'Oran, pour une capacité supplémentaire de 400 mégawatts ». A l'horizon 2014-2015, il est prévu également la réalisation de nouvelles extensions des centrales de Ras Djinet et de Jijel pour une puissance de 800 mégawatts, chacune en cycle combiné. « Dans l'ensemble, près de 3000 MW seront mises sur le réseau d'ici 2015, y compris les projets à réaliser pour le renforcement du réseau Sud », avons-nous appris auprès de Sonelgaz. Les besoins de financement de ces projets devront être ainsi soutenus par la Banque nationale d'Algérie qui s'engage, d'après le texte de la convention signée jeudi, à « réserver un traitement avantageux pour les opérations réalisées par le groupe ». En échange, le groupe Sonelgaz et ses 33 filiales ont signé l'engagement de domicilier toutes les opérations qu'elles initient auprès de la BNA. La convention en question « définit par ailleurs les modalités spécifiques de fonctionnement des comptes courants bancaires ‘recettes' et ‘dépenses' de Sonelgaz et de ses filiales ouvertes auprès de la BNA et d'énumérer les droits et obligations réciproques de chacune des parties ». Explication : « Le groupe pourra désormais bénéficier de conditions préférentielles concernant les commissions à prélever sur ses opérations bancaires », précise Abdelkader Choual, directeur exécutif des finances à Sonelgaz, présent à la cérémonie de signature de la convention. Selon lui, il est précisément question de la baisse des fourchettes des marges commerciales et des commissions prélevées au titre des opérations de paiement des importations (crédit documentaire), le paiement des opérations d'exploitation ainsi que les comptes courants des salariés.