La Banque nationale d'Algérie (BNA) prépare une augmentation de capital qui devrait intervenir en juin, a rapporté hier l'APS. Cette augmentation, la première depuis 1997, interviendra quelques semaines après l'assemblée générale ordinaire du conseil d'administration qui devrait étudier les comptes sociaux de l'exercice 2007. A la mi-juin 2007, la BNA a triplé son bénéfice net qui a atteint 3,2 milliards de dinars (1,06 milliard de dinars à fin juin 2006). Quant au total du bilan, il avait dépassé 858,16 milliards de dinars au cours du 1er semestre 2007, tandis que les ressources collectées (dépôts à vue et à terme) ont également connu une hausse continue, passant à 566,5 milliards de dinars, de janvier à juin 2007, contre 446,4 milliards de dinars au 1er semestre 2006. S'agissant des crédits mobilisés, ils ont augmenté à 561,8 milliards de dinars contre 462,4 milliards de dinars au 1er semestre 2006. Elle avait accordé 520,4 milliards de dinars de crédits sur toute l'année 2006. Les crédits à la clientèle sont répartis à hauteur de 70% pour le secteur public et à 30% au secteur privé. L'agence qui cite des sources au sein de la banque publique ne précise pas le niveau de l'augmentation de capital. Néanmoins, précisent encore des responsable de cette banque, ce renforcement du matelas de sécurité de la banque sera puisé à hauteur de 90% à partir des réserves propres. Les 10% restants seront apportés par l'Etat, unique actionnaire de la BNA. Il est utile de préciser, à ce sujet, qu'à l'occasion de la loi de finances complémentaire 2007, le budget de l'Etat avait dégagé une enveloppe de 10 milliards de dinars destinés à l'augmentation de capital des banques publiques, mais qui n'a pas été consommée à ce jour. Actuellement de 14,6 milliards de dinars, le capital social de ladite banque ne consentait pas aux besoins de financement de l'économie nationale. Son augmentation permettra ainsi d'accroître les capacités d'engagement de la BNA aujourd'hui limitées par l'obligation de respecter les ratios prudentiels dont le niveau est calculé sur la base du capital social. En effet, les pouvoirs publics qui ne veulent plus financer les projets, dont ceux structurants par endettement externe, s'appuient sur les banques publiques qui, individuellement ou par des opérations syndiquées, ont entamé au lendemain du remboursement de la dette externe par anticipation de prendre en charge les besoins financiers du marché. La BNA a engagé des financements pour un montant de 92 milliards de dinars (l'équivalent de 1,3 milliard de dollars), précise la même source. Ces fonds puisés dans l'épargne interne de la banque représentent le global de son apport dans des projets structurants tels que ceux de la réalisation de stations de dessalement de l'eau de mer. La BNA est en effet chef de file dans le financement de la station de Magtaâ (Oran), d'une capacité de production journalière de 500 000 m3, et de Souk Tlata (Tlemcen) devant fournir 200 000 m3/jour. L'exercice précédent, elle avait pris part au financement syndiqué de la cimenterie de ciment blanc du groupe Orascom Construction que le français Lafarge vient d'acquérir. La BNA y a mis 2,917 milliards de dinars dans ce projet. Banque universelle qui fut secouée ces dernières années par plusieurs scandales de détournement, la BNA veut également servir les segments des PME et des crédits immobiliers en y consacrant respectivement 70 et 12 milliards de dinars. Par ailleurs, la BNA projette de se lancer dans la distribution de produits d'assurances en s'alliant avec une compagnie d'assurances dont l'identité n'a pas été révélée. C'est la seconde banque publique à s'intéresser à la bancassurance après la Caisse nationale d'épargne et de prévoyance (CNEP Banque) qui a conclu un accord avec l'assureur français Cardif, filiale du groupe bancaire BNP Paribas.