Dans les communes rurales, les agriculteurs sont les seuls agents économiques locaux. Les moyens d'exploitation sont rudimentaires. De par son relief accidenté, avec un faible potentiel agricole, qui pose en plus la problématique de l'indivision et du morcellement, la wilaya de Tizi Ouzou se caractérise par une agriculture de montagne traditionnelle. Comment sauvegarder ce qui reste des terres cultivables après que la wilaya ait été amputée d'une grande partie de sa superficie agricole utile (sau), conséquemment au dernier découpage administratif ? La question était au centre des débats de la dernière session de l'APW, consacrée au secteur de l'agriculture et de la pêche. Selon un rapport présenté par la commission de l'agriculture, de l'hydraulique, de l'environnement, des forêts, de la pêche et de l'artisanat de l'APW, l'exploitation des terres de montagne, représente une alternative pour le développement du secteur de l'agriculture dans wilaya de Tizi Ouzou. De ce fait, « des mesures doivent être arrêtées pour permettre une stabilité et une amélioration des conditions de vie de la population agricole, particulièrement en zones de montagne, restées en marge du développement depuis l'indépendance », ont plaidé, en plénière, les membres de cette commission. « Le secteur agricole est vital dans la mesure où dans les petites communes de montagne, les agriculteurs sont pratiquement les seuls agents économiques locaux. Du point de vue technique et financier, les agriculteurs de montagne ont toujours des coûts supplémentaires à rajouter par rapport à leurs collègues des plaines avec des rendements généralement faibles. A titre d'exemple, le revenu moyen d'un hectare agricole en zone de montagne est généralement inférieur à celui d'un hectare en zone de plaine d'au moins 30%. Les zones de montagnes sont généralement défavorisées, notamment du fait des conditions de production agricole difficiles, mais qui présentent néanmoins des caractéristiques et avantages potentiels qui doivent être préservés comme la richesse de leur production traditionnelle de qualité (produits de terroirs : miel, figues fraîches, figues sèches, l'huile d'olive, production animale..). Pour réussir une agriculture de montagne, il faudrait que les pouvoirs publics élaborent une stratégie spécifique à ces régions », est-il souligné dans le document. Entres autres recommandations de la commission, l'aide et l'assistance aux petits agriculteurs, réalisation et entretien de pistes agricoles, mise en valeur des terres. D'autre part, la même commission note que malgré les nombreuses difficultés rencontrées par les agriculteurs, « ce secteur a atteint et parfois dépassé les objectifs assignés par les contrats de performance et occupe une place privilégiée au niveau national dans la production de viande blanche, viande bovine, œufs, miel, huile d'olive et particulièrement la collecte de lait ». En effet, selon la situation établie par la direction de l'agriculture, la wilaya a enregistré une nette amélioration par rapport à 2008. Pour les céréales, une évolution notoire de 50% a été enregistrée en 2009 soit 108 761 q contre 98 373 q. Pour la pomme de terre, bien que l'objectif n'ait pu être atteint (96%), selon la DSA, une augmentation significative été relevée puisque la récolte est passée de 229 331 q en 2008 à 307 840, soit 34% de plus. L'oléiculture a atteint un niveau de production de 743 120 q représentant 191% de l'objectif, soit une production de 135 424 hl d'huile contre 41 455 en 2008. La production laitière qui constitue une des premières préoccupations au niveau de la wilaya a connu une évolution de 11 200 000 l par rapport à 2008. S'agissant des viandes rouges, la production est passée de 51 500 q en 2008 à 73 020 q en 2009, soit 42% d'augmentation.