« L'agriculture dans la région de Bouhannifia demeure soumise à des conditions très rudes par la pratique d'une agriculture de subsistance, un système de culture qui n'a pas pu la faire progresser et mettre fin à sa stagnation. » C'est ce que dévoile un rapport de la subdivision de l'agriculture de la daïra de Bouhannifia, localité située à 20 km du chef-lieu de la wilaya de Mascara. Le domaine agricole au niveau de cette région qui regroupe trois communes, à savoir Bouhannifia, Hacine et El Guitena comptant une population estimée à 29 569 habitants dont 10 532 résidants dans les régions rurales, se caractérise par la dégradation de son potentiel et plus précisément par la dépréciation du travail agricole dû à plusieurs facteurs économiques et sociaux. Selon le rapport établi par ladite subdivision de l'agriculture de Bouhannifia, la situation perdure et ses effets se caractérisent par un très bas niveau de vie des couches de la population dans les zones rurales, par l'augmentation du taux de chômage dans ces mêmes régions mais surtout par la dégradation progressive de la fertilité des sols et la non adhésion des agriculteurs aux systèmes de production proposés. Parmi ces investissements qui ont absorbé des sommes colossales nous citons à titre d'exemple l'électrification rurale qui a atteint un taux de 93%, le désenclavement par l'ouverture des pistes, le développement des infrastructures de santé, la construction d'écoles, l'alimentation en eau potable, la promotion du logement rural et autres équipements dans le cadre de l'investissement agricole. Parallèlement à cela, le rapport a précisé que malgré les différentes opérations du programme national du développement agricole (PNDA) dont a bénéficié la région pour relancer le secteur de l'agriculture, les résultats restent au-dessous des espérances et des possibilités existantes, ceci est dû aux contraintes majeurs. Parmi ces dernières on note le système d'exploitation des terres en EAC (exploitation agricole collective) provoquant la mésentente entre les membres de la même exploitation et engendrant un désintéressement ainsi qu'un partage interne, ce qui empêche la concrétisation des différents programmes de développement initiés par le ministère de l'Agriculture et du développement rural. La situation des terres dans l'indivision renforce la première constatation et concerne la majorité des terres privées. Le morcellement des terres agricoles est une autre raison pour laquelle les terres sont exposées à la dégradation. Le mode d'attribution des terres aux jeunes chômeurs dans le cadre de la concession n'a pas atteint les objectifs fixés. Le taux de réussite des plantations est quasiment nul. On note l'absence d'entretien des plantations, les désistements répétitifs des concessionnaires, un abondant total des périmètres concernés et la priorité donnée à d'autres tâches rémunératrices dans l'immédiat par les concessionnaires chômeurs afin de subvenir aux besoins de leurs familles.