En revanche, on a beaucoup moins souvent invoqué la menace qui pèse sur certaines espèces floristiques endémiques. Une menace, pourtant bien réelle et plus prégnante que jamais. Réputé pour être un modèle de rusticité et de longévité, au même titre que l'olivier dont il partage le terroir et la famille, le frêne accuse sérieusement le coup. Les peuplements de ce végétal sont en constant déclin dans la vallée de la Soummam. Des centaines d'espèces dépérissent chaque année, des suites de l'effet dévastateur de la sécheresse, des coupes intempestives, des incendies et autres maladies. Le faible apport pluviométrique annuel hypothèque toute chance de régénération des jeunes pousses. Les pics de température soumettent les arbrisseaux à un échaudage intensif et provoquent leur mort par dessiccation. Le laurier rose, un arbuste qui prospérait dans les marécages de la Soummam, a, lui aussi, déserté son biotope. Désormais, il ne végète plus que dans le lit majeur de certains ruisseaux, où il trouve les conditions hygrométriques favorables à son épanouissement. Le jonc et le roseau massue, deux plantes qui affectionnent le bord des étangs et les lieux humides, subissent le même sort. Les mêmes causes produisent les mêmes effets !