Créée à partir du néant, la station de bus d'El Kantara -improvisée par la force des choses après l'évacuation des bus de l'esplanade choisie en 2000 pour la construction d'un parking à étages- est un lieu qui ne se prête guère aux conditions requises par la législation. Située en face du pont d'El Kantara, à proximité d'une avenue à grande circulation, la station a toujours été une source de gêne pour les riverains qui souffrent de la pollution sonore en sus des émanations des gaz toxiques dégagés à longueur de journée. Tous les coins se trouvant sous l'échangeur qui passe au-dessus ont été transformés en vespasiennes à ciel ouvert, dégageant des odeurs pestilentielles où les passagers eux-mêmes se soulagent. L'exiguïté des lieux et l'absence d'une étude préalable ainsi que le nombre sans cesse croissant des bus bénéficiant de lignes à destination des communes de Zighoud Youcef, de Didouche Mourad, de Bekira et des cités de Djebel Ouahch et Boumerzoug, ont généré un chaos indescriptible. Cette situation, qui a fini par dénaturer le cadre urbain, est devenue depuis quatre ans le calvaire quotidien des automobilistes. Le tronçon reliant la route de la corniche à la route de Batna, à travers la place du 1er Mai puis l'avenue des Frères Zaâmouche, est le site d'interminables bouchons, notamment aux heures de pointe. Le passage des engins lourds, pourtant réglementé, ne fait que compliquer les choses. Devant la densité de la circulation automobile et l'inexistence d'une passerelle pour les piétons, les accidents sont fréquents. Des femmes et des enfants y ont même laissé leur vie. La station devenue un lieu à hauts risques, notamment pour la gent féminine, profite aux petits délinquants qui saisissent les moments de cohue pour commettre des vols à l'arraché ou sous la menace d'une arme blanche.