Les années se suivent et se ressemblent à Malla, Guerrouma, Zbarbar et Boukram, des communes perchées sur les hauteurs de Lakhdaria, à 40 km à l'ouest de Bouira. La population, qui a connu une période difficile durant la décennie noire, vit dans des conditions précaires. Le terrorisme a obligé des centaines de familles à quitter leurs hameaux pour aller se réfugier dans d'autres localités du pays. Après plusieurs années passées, depuis que la région a retrouvé sa tranquillité, le quotidien des villageois n'a pas changé. La région est privée de tout. Les habitants résidant ce lieu perdu endurent le calvaire. La région est confrontée à une inquiétante pénurie d'eau. Le liquide se fait rare. La population, plus de 100 000 âmes, n'a pas accès à l'eau courante, et ce, depuis des semaines. Bien qu'entouré par l'une des plus importantes structures hydrauliques du pays, le barrage de Koudiat Acerdoune, avec une capacité d'emmagasinement de 680 millions de mètres cubes, (actuellement rempli à plus de 530 millions de mètres cubes), l'eau n'est pas encore arrivée dans les robinets des foyers des quatre communes en question. «Le barrage alimente en quantité importante plusieurs wilayas du centre du pays, sans que notre région bénéficie de cette ressource», a déploré un villageois de Malla, jerricans à la main. Les travaux visant le raccordement des communes de Lakhdaria au système des grands transferts des eaux dudit barrage ne sont pas encore achevés. Intervenant récemment à l'occasion d'un conseil de wilaya dédié au secteur, le directeur des ressources en eau a estimé que le projet visant l'alimentation de la région de Lakhdaria sera réceptionné dans les prochaines semaines. Présentant les réalisations faites dans son secteur, le responsable n'a pas expliqué les raisons de ce retard. Le chef de daïra de Lakhdaria a, dans son intervention, confirmé que l'eau se fait rare dans ces localités reculées. Il a cité le cas des villages situés dans la commune de Boukram, qui n'ont pas accès à l'eau courante, et ce, depuis une vingtaine de jours. Des habitants ont indiqué que dans certains villages, notamment dans la commune de Boukram, l'eau n'a pas coulé depuis une vingtaine de jours. Cette défaillance en matière de gestion des ressources hydriques est pénalisante. A Malla, tout comme à Zbarbar, les habitants continuent de sillonner la région pour s'approvisionner en eau potable. Pourtant, un budget important a été mobilisé dans le cadre du programme des transferts des eaux du barrage de Koudiat Acerdoune. «La crise de l'eau s'accentue, notamment durant la période des grandes chaleurs. Nous sommes obligés de nous rabattre sur les eaux des puits et des forages réalisés par des agriculteurs et autres particuliers», ont-ils fait savoir à l'occasion d'une virée effectuée jeudi dernier dans la région. La wilaya de Bouira englobe trois structures hydrauliques, avec un volume de stockage atteignant 109 m3. Le taux de remplissage des trois barrages est de 61%, a précisé le premier responsable du secteur de l'eau. Cependant, l'eau continue à manquer à travers plusieurs localités. Des projets lancés dans le cadre du système des grands transferts sont à l'arrêt.