L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), qui doit tenir sa conférence ordinaire du printemps aujourd'hui à Vienne, devrait sans surprise maintenir en l'état son plafond de production fixé, au mois de décembre 2008, à 24,84 millions de barils par jour. C'est ce qui ressort des nombreuses déclarations faites hier à leur arrivée par les ministres du Pétrole des pays membres de l'organisation. Pourtant ce plafond de production n'est plus respecté depuis le deuxième semestre 2009, période qui avait vu les prix du baril de pétrole grimper de 30 dollars à environ 50 dollars. Ce plafond de production de 24,48 millions de barils par jour, valable à compter du 1 er janvier 2009, avait atteint un niveau de conformité proche des 80% au mois d'avril 2009 avant que la discipline ne se relâche au fur et à mesure que les prix remontaient.Selon les dernières estimations faites par plusieurs organismes, le respect du plafond de production serait de 50%.La surproduction est située entre 1,7 et 1,9 million de barils par jour, selon les sources. L'augmentation s'est faite au fur et à mesure que les prix grimpaient. Le fait que les prix du pétrole ont même dépassé le seuil des 80 dollars à plusieurs reprises a dû encourager cette surproduction et ont fait reculer toute crainte. Alors que les stocks restent élevés et pourraient provoquer une chute des prix au second trimestre, et ce, même si sur les 11 pays concernés par les quotas, seuls 4 d'entre eux se démarquent par une augmentation anormale de leur surproduction. Traditionnellement et par le fait de la dynamique du marché du pétrole qui est très fluide, le dépassement des quotas si situe généralement entre 500 et 700 000 barils par jour. C'est l'Arabie Saoudite qui a été le premier pays à donner le ton. A son arrivée hier à Vienne, le ministre saoudien du Pétrole, Ali Al Nouaimi, a indiqué que « le marché est à l'équilibre, les prix sont excellents, les stocks baissent, quel besoin avons-nous de changer quoi que ce soit », avant d'ajouter qu'il était extrêmement satisfait et qu'il n'y avait aucune raison de perturber cette heureuse situation.L'Iran, par la voix de son ministre du Pétrole, Massoud Mir Kazemi, a défendu le maintien des quotas actuels de production.L'Algérie aussi, par la voix du ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, qui a déclaré s'attendre à un consensus pour le maintien de la production. Pour sa part, le Libyen Choukri Ghanem a indiqué : « Nous allons appeler à plus de discipline. » Le ministre koweïtien a abondé dans le sens du maintien de la production en déclarant : « Il n'est pas nécessaire d'augmenter la production. Le Koweït est en faveur du maintien des quotas de production. » Et d'ajouter que son pays allait travailler pour une meilleure discipline concernant le respect des quotas de production.L'Equateur et le Venezuela ont adopté la même position pour le maintien de la production actuelle. De même que le Qatar et les Emirats arabes unis. Sur un autre plan, les pays membres de l'Opep s'attendent à une évolution positive de l'économie mondiale pour 2010 et dont la reprise devrait encore soutenir les cours du pétrole.Hier en fin d'après-midi, le brent était à 79,80 dollars le baril, tandis que le light sweet crude était à 81,91 dollars.