Ces derniers temps, les cas d'épidémies de peste et de fièvre aphteuse ont explosé dans les wilayas de Djelfa et Laghouat, qui sont considérées comme les premières wilayas pour l'élevage ovin en Algérie, où ces maladies ont touché particulièrement les agneaux. Les chiffres officiels évaluent le potentiel ovin à 3 339 000 têtes à Djelfa et 1 900 000 à Laghouat. Des chiffres qui risquent d'augmenter devant le manque de mobilisation sérieuse de la part des autorités concernées. En effet, les éleveurs de ces régions sont inquiets et confrontés à un épisode de la fièvre aphteuse et de peste des petits ruminants depuis des mois. Pour faire face à cette maladie, les éleveurs doivent vacciner leurs troupeaux. Cependant, le vaccin lui-même existe, mais il n'est disponible qu'en quantité limitée. A Laghouat, cette situation a poussé les éleveurs à inviter les représentants des médias locaux à dénoncer les lenteurs des autorités afin de se mobiliser et de les prendre en charge. «Les procédures nécessaires sont carrément absentes. Aucun responsable n'a daigné nous recevoir ou organiser une sortie sur le terrain pour constater de visu la grande catastrophe qu'on vit… Même les moyens nécessaires sont indisponibles. A l'image de la Direction des services agricoles (DSA) qui ne dispose que de 500 doses pour la commune de Tadjmout, qui compte plus de 10 000 têtes. Ce qui est illogique !», nous a déclaré Rouinbi Ammer, représentant de l'Association des éleveurs à Laghouat. Même les mesures de précaution prises par le gouvernement, dont la fermeture des marchés à bestiaux, n'ont pas été concluantes. «C'est vrai que les marchés officiels sont fermés et surveillés par les gendarmes, mais cela n'a pas empêché les éleveurs d'engendrer d'autres lieux officieux leur permettant d'exercer leur activité commerciale, car elle est l'unique source de leur vie et de leurs animaux… La semaine passée, par exemple, les éleveurs se sont rencontrés dans un marché noir à l'approche de Nacer Ben Chouhra, et ce mercredi à la commune de Messaâd (Djelfa)», affirme-t-il. La dure situation que l'éleveur vit a été exploitée par des opportunistes, du fait que des vétérinaires privés vendent les vaccins à un prix trop élevé. «Les éleveurs payent plus de 7 millions de centimes pour obtenir une petite bouteille ! Si les autorités les proposent à des prix raisonnables, on n'hésitera pas à les acheter, l'essentiel est d'assurer notre gagne-pain», précise notre interlocuteur. Plus de 4000 têtes de bovins ont été décimées jusqu'à présent dans la wilaya de Laghouat. «Le nombre va inévitablement augmenter si ces épidémies continuent à sévir et que les autorités ne font pas plus d'efforts», se désole cet éleveur mécontent. Les communes touchées par ces épidémies sont Nacer Benchouhra, Sidi Makhlouf, Aïn Madhi et Tadjrouna, où plus de 25 000 bêtes ont été vaccinées dans les foyers les plus touchés. «Suite à l'apparition de ce phénomène, les autorités locales ont mobilisé toutes leurs capacités. 272 éleveurs ont bénéficié, jusqu'à présent, d'opérations de vaccination», a indiqué Fellousse Mohamed, inspecteur vétérinaire de la DSA de Laghouat. Prtiquement les mêmes procédures ont été appliquées également par les autorités de Djelfa. «4 équipes constituées de vétérinaires étatiques ont commencé de visiter les 40 foyers détectés, 160 000 doses de vaccin servies, des cellules de crise installées au niveau de toutes les 12 daïras de la wilaya et fermeture de tous les marché à bestiaux sont les mesures prises sur le plan préventif par les autorités locales», a précisé Benchrik Mustapha, inspecteur vétérinaire de la DSA de Djelfa. Il convient de rappeler que le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazghi, lors de sa dernière visite dans la wilaya de Djelfa, a tenu à rassurer les éleveurs qu'un vaccin spécial pour ces maladies épizootiques sera mis à leur disposition durant ce mois de janvier.