« L'assassinat de Ali Tounsi est un antécédent dangereux en Algérie. Aucun responsable, de surcroît de la Sûreté, n'a été assassiné dans son bureau », c'est ce qu'a déclaré, hier, Moussa Touati, président du Front national algérien (FNA), lors d'un point de presse tenu au centre culturel de la ville de Boudouaou, dans la wilaya de Boumerdès, en marge de sa rencontre avec les cadres locaux de sa formation politique. En réponse à une question sur l'existence d'un lien entre les scandales de corruption et la liquidation de l'ex-directeur général de la Sûreté nationale, Moussa Touati a déclaré : « Nous réclamons, en tant que citoyens et non pas en tant que parti politique, la vérité sur ce qui s'est réellement passé. » Et d'ajouter : « Ce dossier relève du ressort de la justice, alors laissons-la faire son travail. » Invité à faire un bilan de la situation générale du pays, le candidat malheureux à l'élection présidentielle d'avril dernier estime qu' « il y a beaucoup plus une crise morale que politique ». « Il y a interférence entre les différentes institutions de l'Etat, la Présidence, le gouvernement et les partis politiques. Les prérogatives de chaque autorité ne sont pas déterminées et les lois ne sont pas respectées. » Abordant la question de l'abolition de la peine de mort, le conférencier estime que « le politique est tenu d'appliquer la charia étant donné que l'Islam est la religion de l'Etat, et il ne peut en aucun cas modifier les lois s'y référant ». Sur un autre plan, l'affiche électorale du Front national, parti français de l'extrême-droite, représentant une carte de la France recouverte par l'emblème national et des minarets, est, selon M. Touati, « une atteinte à la souveraineté de la France et non pas à celle de l'Algérie ». Car, d'après lui, « elle constitue une reconnaissance que l'Algérie a réussi à coloniser la France non pas avec les armes mais en imposant ses croyances et ses traditions ». L'hôte de Boudouaou se demande si les vives réactions suscitées par ladite affiche ne seraient pas « un soutien à un autre parti politique au détriment de celui de Le Pen ». Soulignons enfin que Moussa Touati devait animer un meeting mais faute de public, il s'est contenté, après environ deux heures d'attente désespérée, d'animer un point de presse.