L'Algérie, vaste territoire de 2 381 741 km2, est une mosaïque de régions et de sous-régions qui vont des sables brûlants de Tinzaouatine aux montagnes enneigées du Djurdjura. La variété des microclimats favorise la diversité des produits. Certains, comme l'abricot de N'gaous, la clémentine de la Mitidja, la cerise de Miliana ou de Larbaâ Nath Irathen, la figue sèche de Beni Maouche, l'huile d'olive de Kabylie, le vin de Mascara, le mouton de Naâma, la truffe du Sud ou deglet nour de Tolga, pour ne citer que ces produits-là, bénéficient déjà d'une solide réputation. D'autres produits attendent de se faire connaître. Ou d'être découverts. Il y a quelque temps, des membres d'une organisation de solidarité internationale dénommée Banque d'échange de documentation et d'expériences (BEDE), basée à Montpellier, sont venus à Tazla, petit village niché dans les montagnes des Bibans. Leurs recherches les ont conduits à identifier plusieurs variétés locales de fruits et de légumes inconnues ailleurs. Il s'agit d'une variété de poivron locale, d'une variété de tomate locale résistante aux maladies, de quatre variétés de raisin très tardif qui se cueille jusqu'en septembre, une variété de pêche dont le noyau peut donner un pêcher sans greffe et une variété de haricot vert. Tout cela dans un village grand comme un mouchoir de poche. Si ça se trouve, la future richesse de l'Algérie sommeille encore dans l'écosse d'une graine qui garde jalousement son patrimoine génétique...