Mauvaise nouvelle pour Areva. Les nouvelles autorités du Niger comptent revoir les permis d'exploitation miniers du groupe français Areva, qui extrait la moitié de son uranium des mines nigériennes, rapporte l'APS, citant le groupe, spécialiste en énergie nucléaire. Ceci confirme de récentes informations colportées par la presse. Niamey a annoncé, jeudi dernier, qu'il voulait revoir tous les contrats miniers du pays, y compris ceux signés avec le groupe français du nucléaire, selon les explications fournies par le quotidien économique français Les Echos. « Les autorités militaires ont décidé d'auditer tous les contrats d'uranium et d'or », a encore souligné l'agence d'informations américaine, Bloomberg, citant Mahaman Abda, conseiller du nouveau ministre des Mines et de l'Energie, en fonction depuis le 1er mars. « On a été mis au courant. On le savait », a confirmé, pour sa part, un porte-parole du groupe français. Ce dernier n'a pas en revanche précisé la date à laquelle les autorités nigériennes avaient notifié à Areva leur décision. Le groupe français reste optimiste. « Areva a toujours mené ses activités au Niger dans une totale transparence. A ce titre, le groupe reste à la disposition des autorités nigériennes pour toute information sur les accords commerciaux passés avec le pays », a soutenu jeudi un porte-parole du groupe, cité par Les Echos. Des organisations non gouvernementales du Niger ont demandé à la junte militaire de « renégocier » des contrats miniers douteux signés depuis 2008 avec des firmes internationales, en exigeant une enquête pour « situer les responsabilités » sur des affaires présumées de corruption concernant des ventes de permis miniers par le régime du président renversé. Une junte, le « Conseil suprême pour la restauration de la démocratie » (CSRD), a renversé, le 18 février dernier, le président Mamadou Tandja, au pouvoir depuis une décennie. Le champion français du nucléaire s'attelle par ailleurs à revoir sa politique de transport. C'est ce qu'a laissé entendre jeudi dernier Mohamed Ayadi, secrétaire général du Comité de liaison de la route transsaharienne. « L'achèvement de la route entre Tamanrasset et In Guezzam a encouragé Areva à étudier la possibilité d'évacuer le minerai à travers l'Algérie au lieu de le faire par le Sud. C'est important. Cela veut dire que ce groupe va solliciter des moyens de transport ou des équipements pour les mines. C'est un résultat de l'aménagement de la route », a-t-il indiqué lors de son passage sur les ondes de la radio publique algérienne.