Une première étude de prévalence sur la bronchite pulmonaire chronique obstructive (BPCO), d'envergure maghrébine, sera lancée au cours du deuxième semestre de l'année en cours, a indiqué jeudi à Alger le chef de service des maladies respiratoires de l'hôpital Mustapha Pacha, le professeur Salim Nafti. L'étude traitera un échantillon spontané représentatif de 10 000 personnes et concernera les personnes âgées de 20 ans et plus. Les estimations actuelles s'agissant du nombre de personnes atteintes par cette maladie se situent entre 500 000 et 700 000. Une maladie qui « encombre les hôpitaux », puisque ses porteurs présentent des crises deux à trois fois par an. « Les malades atteints de la BPCO sont hospitalisés à chaque fois qu'ils présentent une infection, et parfois, ils sont même transférés aux services intensifs », a expliqué le professeur Nafti. L'étude en question est la première en son genre en Algérie. « C'est la première étude consacrée à cette maladie en Algérie. Elle se fera en collaboration avec des institutions internationales et s'étendra à des pays voisins (Maroc et Tunisie) », a expliqué le Pr Nafti qui précise qu'elle répond aux « critères internationaux d'enquête ». « La mortalité est très importante parmi cette catégorie de malades », a-t-il dit, ajoutant qu'« un tiers des malades meurt à la première décompensation (infection), la moitié meurt à la deuxième et la majorité d'entre eux succombe à la troisième ». La BPCO est une maladie incurable, qui entraîne des complications graves et parfois mortelles. Les traitements existants n'agissent que sur les symptômes. En l'absence de traitement, la prévention demeure le seul moyen pour atténuer sa propagation, selon lui. « Prévenir cette maladie consiste à éviter la pollution sous toutes ses formes, y compris le tabagisme », a-t-il souligné, en affirmant que les traitements sur les malades fumeurs ne donnent pas de résultats. « Il est indispensable de tracer un plan d'action de lutte contre le tabagisme tout comme il est important de sensibiliser la population sur ses méfaits », a-t-il encore recommandé. La BPCO est à la fois sous-diagnostiquée et sous-traitée dans tous les pays, a-t-il déclaré à El watan. Il a souligné qu'elle a un impact important sur la qualité de vie des patients, mais malgré la relative sévérité de leurs symptômes, ceux-ci semblent avoir une nette tendance à sous-estimer la sévérité de la maladie. « La recherche systématique des symptômes chez les patients à risque et la pratique large des explorations fonctionnelles respiratoires sont la condition d'un diagnostic précoce », a-t-il indiqué. Pour lui, la formation des médecins généralistes à la pathologie et à ses enjeux, le recours large aux pneumologues, l'application par ces deux catégories de médecins des recommandations pour la pratique clinique disponibles sont par ailleurs les conditions d'une réduction de la morbidité.