Installés en décembre 2009, les comités de préparation de la prochaine réunion de la tripartite, prévue fin mars, ont presque finalisé leurs dossiers. Quatre groupes de travail relatifs au crédit documentaire, aux allocations familiales, aux mutuelles et à la Caisse de retraite, ont été mis en place en perspective de ce rendez-vous. La mesure portant sur le crédoc, instauré par la loi de finances complémentaire 2009, comme unique mode de paiement des opérations du commerce extérieur, focalisera les discussions entre patronat et gouvernement. Il semble que la diatribe patronale, d'il y a plusieurs mois, à l'endroit du gouvernement commence à s'estomper. Parmi certaines organisations patronales, le ton est plutôt à la retenue. « Le crédoc a fait couler beaucoup d'encre. Les choses ont évolué depuis le 3 décembre. Le gouvernement a plaidé le maintien de cette mesure pour alléger l'ardoise des importations. Aujourd'hui, on est même convaincus par les explications du gouvernement. Il n'est pas question de remettre en cause le crédoc instauré par la LFC 2009 », a indiqué Naït Abdelaziz, président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), joint hier par téléphone. Cette organisation patronale revendique, entre autres, « des mesures propres à la PME ». « Il est impérieux de trouver des substitutions pour permettre aux PME de continuer à financer leurs activités. Au lieu de demander la totalité de la somme pour le crédoc, les banques devraient seulement exiger des sommes raisonnables », soutient M. Naït Abdelaziz. Même son de cloche auprès de la Fédération nationale de l'industrie agroalimentaire, affiliée à la Confédération des industriels et producteurs algériens. « Nous réclamons des mesures d'accompagnement. Il faudrait que les banques exécutent le crédit documentaire en 7 jours. Pour notre part, nous demandons également que l'engagement de l'opérateur économique ne dépasse pas 25% », souligne Abdelwahab Ziani, président de la FNIA. De son coté, Boualem M'rakech, président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), abonde dans le même sens. « Nous exigeons des mesures d'assouplissement et des mécanismes à même de permettre aux unités de travail de fonctionner dans la sérénité », assure-t-il, en rappelant que les pouvoirs publics reconnaissent la persistance de problèmes de fonctionnement au niveau de unités de production, au lendemain de l'institution de ladite mesure. Les responsables des organisations patronales, du moins ceux interrogés, se sont montrés confiants quant à l'issue de la prochaine réunion de la tripartite. « Il y a un consensus qui se dégage », déclarent-ils.