Le patronat entend convaincre le gouvernement de repousser le délai de la prise en charge des allocations familiales. « Une solution consensuelle sur les allocations familiales a été trouvée. Elles seront prises en charge par l'Etat jusqu'à une autre date que nous fixerons lors d'une prochaine réunion », a déclaré Boualem M'rakeche, ce jeudi, sur les ondes de la Chaîne III. Pour le président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), c'est une question de production et de productivité. « Il n'y a pas de remise en cause fondamentale mais il y a une stratégie à établir pour permettre à l'entreprise de se développer et de prendre de l'expansion. Compte tenu de toutes les activités que l'entreprise aura à subir, nous plaidons pour le report de ce délai », a-t-il expliqué. À propos du régime des retraites, il a souhaité qu'un processus soit engagé afin de « permettre aux uns et aux autres de consolider les moyens de garantir les retraites pour les générations à venir ». « Les pouvoirs publics doivent intervenir lorsqu'il y a un déficit ». En tant que membre de la Caisse nationale des retraites (CNR), le CAP souhaite qu'une formulation soit trouvée pour créer une mutuelle. « C'est un domaine de l'entreprise et des travailleurs. Nous allons trouver une solution permettant d'asseoir cet acquis positif pour les travailleurs », a indiqué Boualem M'rakeche. Il a indiqué que la CAP vise à ce qu'elles deviennent un acquis dans l'ensemble du régime social algérien. Concernant le crédit documentaire (Crédoc), il a affirmé que le patronat n'a pas demandé à le retirer mais souhaite simplement des assouplissements dans la procédure d'application et de mise en place. « Nous n'avons pas demandé à retirer le Crédoc. C'est un moyen d'échange qui doit permettre de créer de nouvelles énergies. Aujourd'hui, il faut trouver une solution à ce défi et nous pensons que l'assouplissement sera accepté par les pouvoirs publics », a dit le président de la CAP qui s'est réuni ce jeudi avec la Centrale syndicale dans le cadre des conventions de branches. « C'est une décision de grande envergure. Nous voulons terminer d'ici le mois de mai tout le travail décidé lors de la Tripartite relatif aux salaires », a-t-il assuré. M. M'rakeche a précisé que tous les secteurs d'activités sont concernés selon les performances des entreprises et les catégories des salariés. « Au lieu de revenir à chaque fois à des augmentations qui ne sont pas les garantes effectives de la carrière d'un travailleur, nous souhaitons mettre en place une situation stable, en définissant d'abord des catégories sociales par branches d'activité. Une fois la situation définie par catégorie, nous allons procéder à des classifications », a-t-il expliqué. Il a estimé qu'en classant chaque employé dans sa catégorie sociale et à l'échelon correspondant, nous allons tenir compte d'une amélioration réelle des salaires et des conditions de travail par rapport à la situation de l'entreprise tout en tenant compte de l'inflation et du pouvoir d'achat des travailleurs. Le président de la CAP a enfin annoncé que le travail des quatre commissions est achevé dans l'ensemble à 80 %. Il a également évoqué la réunion, initialement prévue à la fin du mois de mars, qui devait regrouper le Premier ministre, Ahmed Ouyahia et le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, comme cela a été décidé lors de la Tripartite de décembre dernier. « Ce n'est qu'un report. Les partenaires sociaux auront bientôt à se réunir », a-t-il affirmé sans pour autant annoncer de date.