L'Opep doit se prononcer aujourd'hui sur une proposition saoudienne d'augmenter de 500 000 barils/jour (b/j) le plafond de production qui est actuellement à 27 millions barils/jour (mbj). Cette initiative a été confortée par les conclusions du Comité ministériel de surveillance des marchés, un organe consultatif de l'OPEP. Généralement, les conclusions de ce comité, qui a recommandé à la réunion d'Ispahan d'augmenter le plafond de production de 0,5 mbj, finissent toujours par être mises en application. Un consensus s'est déjà forgé sur un relèvement du plafond de production. Le tout est de savoir à quel moment la décision sera prise. L'Arabie Saoudite veut que la décision soit entérinée à Ispahan, en Iran, tandis que pour plusieurs membres, le principe d'une augmentation peut être décidé aujourd'hui, mais l'entrée en vigueur doit se faire dans le cas où les prix resteraient assez élevés, sous-entendu que la baisse de la demande au second trimestre ne fasse pas chuter les cours. Dans un cas pareil, l'OPEP n'aura pas à se réunir et son président disposera de l'autorité pour décider d'une augmentation. Actuellement, plusieurs pays craignent que la baisse de la demande saisonnière que le marché enregistre à la fin de l'hiver ne provoque une chute des prix. L'activité des fonds d'investissements fausse toutes les données puisqu'il a été prouvé que les prix pouvaient perdre environ 15 dollars dans un délai très court. Il suffira d'un retrait massif de ces mêmes fonds en cas d'une baisse conséquente de la demande. Le surapprovisionnement actuel du marché est un facteur non négligeable dans un scénario pareil. Et beaucoup d'observateurs ont relevé le paradoxe entre ce surapprovisionnement et la hausse des prix nettement au-dessus du seuil des 50 dollars. Même la proposition saoudienne d'augmenter le plafond de production de 500 000 b/j n'a pas eu d'influence sur les prix. Les différents acteurs de ce marché ont compris que l'offre réelle ne va pas augmenter puisque la proposition saoudienne ne ferait qu'officialiser les dépassements actuels des quotas. L'effet est seulement psychologique. Toutefois, l'Arabie Saoudite, sensible aux demandes américaines, a choisi d'augmenter son offre dès le mois d'avril en se basant sur les prévisions de la croissance jusqu'à la fin de l'année 2005. Mais ses véritables capacités supplémentaires ne risquent pas d'avoir un effet important vu les prévisions en matière d'offre et de demande. Le scénario de 2004 en matière de prix pourrait se répéter et donner lieu à un baril situé entre 40 et 50 dollars.Par