Des ministres de l'Energie et représentants des pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ont exprimé hier la ferme volonté d'aller vers des réductions drastiques de production. Oran. De notre envoyé spécial Deux chiffres, mais pas des moindres, ont été mentionnés par au moins quatre ministres représentant des pays membres de l'OPEP à la réunion d'aujourd'hui à Oran. L'Iran et le Venezuela, deux piliers de cette organisation, ont été les premiers à avoir proposé ouvertement une réduction allant de 1,5 à 2 millions de barils/jour (mbj). L'Iran a fait comprendre dimanche dernier, par le biais de son ministre du Pétrole, Gholam Hossein Nozari, qu'il demanderait une réduction de 1,5 à 2 mbj de la production de l'OPEP. La dernière réduction remonte déjà à environ deux mois et était fixé à 1,5 mbj, décidée, rappelons-le, lors de la réunion du 24 octobre dernier à Vienne. En septembre dernier, l'OPEP avait déjà revu à la baisse son taux de production par une coupe évaluée à 520 000 barils. Ainsi, après cette dernière réduction, le plafond de production de l'OPEP est actuellement à hauteur de 27,3 mbj. Ces deux réductions n'ont pas eu l'impact escompté sur le marché pétrolier, où les cours continuent à dégringoler de façon vertigineuse. Le représentant de l'Indonésie à la réunion d'aujourd'hui à Oran a avancé, lui aussi, hier l'hypothèse d'aller vers une réduction de 2 mbj, afin de pouvoir rééquilibrer le marché, sans être très affirmatif. En somme, les ministres approchés hier étaient tous favorables à une réduction conséquente la production de l'OPEP. Contrairement à certains de ses homologues à l'OPEP qui se gardaient d'être clairs et précis, le ministre vénézuelien de l'Energie, Rafael Ramirez, lui, a signifié clairement que les discussions avaient pour objectif de « réduire la production de 1 à 2 millions de barils/jour ». Le poids de l'Arabie Saoudite L'Arabie Saoudite, un pays important de l'OPEP, s'est déclarée également très favorable pour une réduction substantielle de la production. Le ministre saoudien du Pétrole, Ali Nouaimi, a affirmé hier, à son arrivée à Oran, que l'OPEP devrait réduire sa production de 2 millions de barils/jour. La déclaration de M. Nouaimi est de taille et donne déjà un avant-goût de ce que sera la fourchette à débattre aujourd'hui, lors du sommet extraordinaire très attendu des pays exportateurs de pétrole. Le but est de ramener les stocks pétroliers à un niveau raisonnable. Le ministre vénézuelien, Rafael Ramirez, parie sur la nécessité de ramener le niveau des stocks de 57 jours à au moins 52 jours. Cette 151e conférence de l'OPEP devra statuer sur le taux de réduction sur la base du rapport que devait conclure hier la 67e réunion du comité de suivi de l'OPEP. Cette réunion devait se tenir hier à huis clos et être consacrée à l'examen de la situation du marché pétrolier ainsi qu'à tous les aspects qui y sont liés, notamment l'offre et la demande, le niveau des stocks, l'évolution des prix et le respect par les pays membres de l'OPEP des quotas de production. Par ailleurs, la démarche de l'OPEP, qui tend à stabiliser le marché, semble avoir besoin d'un soutien concret des producteurs non-OPEP à l'image de la Russie, du Mexique et de la Norvège. La participation de la Russie au sommet d'Oran semble nourrir, bon gré mal gré, de bons espoirs par la présentation de ses propositions de baisse de la production.