Riyad a proposé à l'Opep de relever de plus de 2 millions de barils par jour son plafond de production. Après une inflation qui a duré pas moins de 6 mois, période durant laquelle les prix ont atteint le seuil historique de 41,68 dollars le baril, les prix du pétrole sont vite passés à 37 dollars la baril. En effet, la proposition émise par le ministre saoudien du Pétrole, M.Ali Al-Mounaïm, qui concerne l'augmentation de plus de 2 millions de barils par jour des quotas de l'Opep, a provoqué un net recul des prix du pétrole sur les marchés. Ainsi, à New York, le baril est redescendu sous la barre symbolique des 40 dollars, perdant 87 cents, à 39,93 dollars. Soulignons que le prix du baril de brent pour livraison en juillet a ouvert vendredi à 37,15 usd après avoir clôturé jeudi à 37,26 usd. L'Arabie Saoudite, qui a proposé vendredi à l'Opep de relever de plus de 2 millions de barils, jour son plafond de production, pompe déjà beaucoup plus que son quota officiel. Le ministre saoudien du Pétrole a indiqué vendredi dernier, qu'à partir de juin, la production saoudienne de brut serait de 9 mbj, contre un quota officiel actuel au sein de l'Opep de 7,638 mbj. Cependant, les autres pays, membres du cartel pétrolier, se montrent réticents quant à leur adhésion à la décision saoudienne. «Je ne crois pas que nous prenions une décision maintenant. Je ne suis pas prêt à prendre une décision. Nous devons attendre la réunion de Beyrouth», a déclaré hier le ministre de l'Energie du Qatar, M.Abdallah ben Hamad Al-Attiya. Pour rappel, les ministres de l'Opep doivent se retrouver le 3 juin dans la capitale libanaise pour une nouvelle réunion ministérielle. De son côté, le ministre de l'Energie du Venezuela, M.Rafael Ramirez, a déclaré qu'il ne soutiendrait pas la proposition de l'Arabie Saoudite. «Nous pensons que le prix du marché n'a rien à voir avec le niveau de la production», a-t-il déclaré. «Nous avons assez de pétrole sur le marché, mais nous avons maintenant des facteurs politiques au Moyen-Orient qui poussent les prix vers le haut», a-t-il poursuivi. La démarche saoudienne «est une bonne nouvelle», a commenté le secrétaire américain au Trésor John Snow. Cette initiative semble montrer que l'Opep est prête à donner des gages de bonne volonté. Mais une annonce officielle sur les quotas devrait être réservée à la prochaine réunion ministérielle du cartel, le 3 juin à Beyrouth. Pour rappel, le ministre algérien de l'Energie et des Mines M.Chakib Khelil avait déclaré que «l'augmentation du plafond de production Opep ne ferait pas vraiment descendre ‘'de manière significative'' le prix du baril» estimant que l'envolée des prix n'est pas due à un manque d'approvisionnement mais plutôt à des problèmes géopolitiques, à la spéculation et aux aléas du système de raffinage et de distribution d'essence aux USA. Chakib Khelil avait souligné que «tant que ces tensions se maintiendraient, l'Opep pourrait bien augmenter sa production mais cela ne ferait pas descendre de manière importante les prix».