Le MSP, qui a enregistré le meilleur résultat de la mouvance islamiste, ne vient, avec 49 APC, qu'en sixième position, loin derrière le FLN (603 APC), le RND (451 APC), le Front El Moustakbal (71 APC), le FFS (64 APC) et le MPA (62 APC). L'Alliance de Abdallah Djaballah (Nahdha-Adala-Binaâ) se trouve dans une situation encore plus critique, avec 8 APC sur 1541. Les chiffres obtenus aux élections pour les APW illustrent encore mieux la décomposition du courant islamiste. Avec 151 sièges, le MSP vient en troisième position, loin du FLN qui a eu 711 sièges et du RND qui en a obtenu 527. Aussi, le MSP est talonné de près par le Front El Moustakbel de Abdelaziz Belaïd, un ancien du FLN, qui compte ainsi 131 sièges APW. Aucune APW n'est sous le contrôle du MSP ni d'un autre parti islamiste. L'Alliance de Abdallah Djaballah (Nahdha-Adala-Bina) est totalement effacée au niveau des APW avec seulement 12 sièges éparpillés sur plusieurs wilayas. C'est donc une totale déconfiture pour cette alliance qui est surclassée par de nouvelles formations comme le TAJ de Ghoul (91 sièges) ou encore le MPA de Benyounès (68). Autrement dit, le courant islamiste ne pèsera pas dans la prise de décision au niveau des Assemblées populaires de wilaya. Malgré leur réorganisation en deux blocs, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) et l'Alliance autour de Abdallah Djaballah, les islamistes n'ont donc pas réussi leur «révolution». Ils confirment leur recul déjà enregistré lors des dernières élections législatives. Le score obtenu par ces formations islamistes est en net recul par rapport aux législatives de 2012. L'effort consenti par ces différents partis islamistes pour resserrer les rangs à la faveur de ces élections n'a visiblement pas donné ses fruits. L'argument de l'émiettement des voix, avec lequel ils ont justifié leur déconvenue aux élections de 2012, ne tient plus la route, puisque ces partis, contrairement aux précédentes élections, se sont regroupés dans deux grandes alliances. Les formations islamistes semblent ainsi s'essouffler, après la déroute qu'ont connue les révoltes arabes ces dernières années. Elles n'ont plus rien à offrir à leur électorat traditionnel qui tend vers la radicalisation. Et elles ne peuvent plus leurrer les autres électeurs non islamisés. Donner l'image d'un parti islamiste «modéré» et entretenir sa base électorale reste dans un pays comme l'Algérie une équation difficile.