L'audit interne devient aujourd'hui une nécessité dans la plupart des entreprises soucieuses d'asseoir une gouvernance efficace. L'audit interne : outil de prévention et de détection des fraudes », est l'intitulé des deuxièmes journées de l'Audit de Sétif, qui prennent, avec un tel thème jamais débattu auparavant en plénière, une autre dimension. Ainsi, l'auditorium de l'institut de formation professionnelle de Sétif, qui abritera mercredi cette rencontre organisée conjointement par le Management business international institue (MBI) et l'association des auditeurs consultants internes algériens (AACIA) fera, sans nul doute, le plein. Le sujet, d'actualité, donnera à réfléchir aux managers d'entreprises, magistrats et services de sécurité (gendarmerie, police et douaniers), qui auront non seulement l'occasion de consolider leurs connaissances mais encore de les actualiser durant cette rencontre, qui sort quelque peu de l'ordinaire, d'autant plus qu'elle va, dans une certaine mesure, démasquer les ficelles des fraudeurs des entreprises des deux secteurs. L'assistance, qui sera essentiellement composée d'initiés, tirera certainement profit des quatre conférences prévues. « L'audit interne : définition, cadre de référence et liens normatifs avec les fraudes », est le thème de la communication proposée par le président de l'AACIA, Mohamed Meziane, qui s'attellera à identifier, en première partie, la fonction audit interne, notamment à travers sa définition normée, de son positionnement organisationnel indépendant, de cerner, de présenter et de mettre en évidence la dimension d'universalité du cadre de référence international des pratiques professionnelles en vigueur dans plus de 165 pays. Dans la deuxième partie de l'intervention, il sera question d'identifier les exigences stipulées par les normes professionnelles en termes de déontologie et de compétences dont devraient se prévaloir tout auditeur interne, « chargé » de traduire sur le terrain et avec un professionnalisme confirmé, la dimension humaine de l'audit interne d'une part et d'énoncer quelques définitions des fraudes et d'en établir les liens normatifs avec celui-ci d'autre part. Sans transition aucune, Smail Seghir, un consultant de renom, enchaînera avec le volet « Mise en place d'une structure d'audit interne au sein de l'entreprise algérienne : les pré-requis ». L'intervenant estime que l'audit interne devient aujourd'hui une nécessité dans la plupart des entreprises soucieuses d'asseoir une gouvernance efficace. Mais pour la plupart d'entre elles, le métier d'auditeur interne n'est pas suffisamment connu et son déploiement au sein de l'entreprise pose de réelles difficultés liées en particulier à sa mauvaise compréhension. En Algérie, la situation est encore plus difficile du fait que souvent les mécanismes de gouvernance sont absents dans les entreprises, d'une part, et d'autre part, il existe encore de graves confusions entre les rôles respectifs des différents contrôles dans l'entreprise : inspection générale, contrôle interne et audit interne. Cette communication tentera précisément d'éclaircir les différences entre ces notions. Elle proposera ensuite quelques pistes de réflexion sur comment recruter et former les futurs auditeurs internes. Elle illustrera, enfin, comment une entreprise privée algérienne a pu mettre en place les pré-requis en matière de gouvernance pour faciliter la mise en place de la fonction audit interne. L'expert-comptable, Mohamed El Bachir Benmansour, traitera, à travers son intervention, « Le commissaire aux comptes face aux fraudes par la mise en œuvre de la norme ISA 240 », le rôle du commissaire aux comptes devant, lors de la planification et la réalisation de son audit, identifier et évaluer le risque d'anomalies significatives dans les comptes et concevoir les procédures d'audit à mettre en œuvre en réponse à cette évaluation. Ces anomalies peuvent résulter d'erreurs mais aussi de fraudes. La norme ISA 240 a pour objet de définir les procédures d'audit spécifiques relatives à l'identification et à l'évaluation du risque d'anomalies significatives résultant de fraudes dans les comptes, à l'adaptation de l'approche générale et à la conception des procédures d'audit en réponse à cette évaluation. Cette norme s'applique aux fraudes susceptibles d'entraîner des anomalies significatives dans les comptes, à savoir les actes intentionnels portant atteinte à l'image fidèle des comptes et de nature à induire en erreur l'utilisateur de ces comptes et le détournement d'actifs. Avant de clore les débats placés sous le patronage du wali de Sétif, Mohamed Yahiaoui, le directeur d'MBI, axera sa communication sur le chapitre « Présentation des principaux schémas de fraude ». L'intervenant qui tentera de mettre la lumière sur les méthodes ou formes de détection de la fraudes, développe ainsi son idée : « Agir contre la fraude suppose de bien connaître les schémas les plus couramment employés afin d'être capable d'en reconnaître les signes lorsqu'ils se présentent. Même si la mise en œuvre des diligences normales peut permettre à l'auditeur de repérer des anomalies de ce type, il faut bien reconnaître que le caractère volontairement dissimulé de ces actes rend leur détection difficile. Ainsi, il est nécessaire, avant toute chose, de savoir ce que l'on recherche pour adapter les techniques de contrôle. Pour atteindre cet objectif, nous analyserons les principaux schémas de fraude constatés dans les organisations, sans prétendre à l'exhaustivité pour plusieurs raisons : le recensement des schémas ne peut être établi qu'à partir de l'étude de cas mis à jour et connus et l'évolution du niveau des fraudeurs et de la technologie rend les montages de plus en plus complexes ; l'imagination des fraudeurs n'a pas de limite, et de nouvelles formes de fraude sont toujours inventées. »