Qualifiée, à l'instar des autres scandales financiers, de maladie économique du 21ème siècle, la fraude au sein de l'entreprise a fait, cette semaine, l'objet d'importantes communications à l'auditorium de l'institut de formation professionnelle (IFP) de Sétif. Ce dernier a abrité les deuxièmes journées de l'audit interne de Sétif (JAIS). « La fraude dont sont victimes les petites entreprises, les grands groupes, les associations et même les administrations coûterait en moyenne plus de 10% de ses revenus à une organisation », dira M. Yahiaoui, directeur de management busines international institute (MBI), à l'origine du conclave, organisé en collaboration avec l'association des auditeurs consultants internes algériens (AACIA). D'après lui, la rencontre tend à faire prendre conscience au plus grand nombre de responsables d'organisations de la nécessité managériale de se doter de structures d'audit interne, de tirer avantage de leurs missions d'assurance et de conseil et de prendre acte de la réalité du risque des fraudes internes. Le président de l'AACIA, Mohamed Meziane, s'est attelé à mettre en évidence la dimension d'universalité du cadre de référence international des pratiques professionnelles en vigueur dans plus de 165 pays. Smail Seghir, estime quant à lui, que l'audit interne devient aujourd'hui une nécessité dans la plupart des entreprises soucieuses d'asseoir une gouvernance efficace. L'intervenant estime par ailleurs que « le métier d'auditeur interne n'est pas suffisamment connu et son déploiement au sein de l'entreprise pose de réelles difficultés liées en particulier à sa mauvaise compréhension », et qu' « en Algérie, la situation est encore plus difficile du fait que souvent les mécanismes de gouvernance sont absents dans les entreprises, d'une part, et d'autre part, il existe encore de graves confusions entre les rôles respectifs des différents contrôles dans l'entreprise : inspection générale, contrôle interne et audit interne ». L'expert-comptable, Djouimaâ Lamri, a focalisé, quant à lui, sur le rôle du commissaire aux comptes lors de la planification et de la réalisation de son audit, l'identification et l'évaluation du risque d'anomalies significatives dans les comptes et la conception des procédures d'audit à mettre en œuvre en réponse à cette évaluation. Ces anomalies peuvent résulter d'erreurs mais aussi de fraudes. Il a ensuite mis l'accent sur la mise en œuvre de la norme ISA 240 ayant pour objet de définir les procédures d'audit spécifiques relatives à l'identification et à l'évaluation du risque d'anomalies significatives résultant de fraudes dans les comptes. Notons, à toutes fins utiles, que les cadres de la direction de la formation professionnelle de Sétif, devant s'imprégner de ces journées pour une meilleure prise en charge des ressources humaines du secteur, se sont, pour on ne sait quelle raison, inscrits aux abonnés absents.