Espagne De notre correspondant Une partie des Catalans réclame l'indépendance de la région à l´issue du referendum du 01 octobre . Attachés à leur langue et à leur culture, nombre des 7,5 millions d'habitants de Catalogne ne se sentent pas traités équitablement par le gouvernement central qui a raboté en 2010 le statut d'autonomie adopté quatre ans plus tôt. Madrid a aussitôt suspendu les institutions catalanes autonomes en appliquant l´article 155 de la constitution et convoqué des élections régionales anticipées. Retour sur une crise entre Madrid et Barcelone démarrée le 06 septembre. Le 6 septembre, le parlement approuve la loi pour organiser un référendum Au terme d'un débat houleux marqué par le départ des députés hostiles à l'indépendance avant le vote, le parlement de Catalogne adopte une loi autorisant l'organisation d'un référendum sur l'indépendance de la région le 01 octobre. Le gouvernement espagnol de Mariano Rajoy soutient que cette loi est illégale et contraire à la constitution espagnole, qui proclame " l'unité indissoluble de la nation espagnole, patrie commune et indivisible de tous les Espagnols ". Il saisit le Tribunal constitutionnel, qui se prononce le lendemain pour la suspension de la consultation. Le 11 septembre, la grande manifestation Des centaines de milliers de personnes ont défilé dans le centre de Barcelone à l'occasion du « Diada », le jour où Barcelone est tombé dans le giron de l'Espagne en 1714, pour exprimer leur soutien au référendum. Le président de l'exécutif régional, Carles Puigdemont, déclare que le scrutin aura lieu comme prévu quels que soient les obstacles. Le 20 septembre, arrestation de responsables Catalans Plusieurs responsables de l'exécutif catalan, dont le secrétaire d'Etat à l'Economie Josep María Jové, sont arrêtés par la Garde civile et une quarantaine de perquisitions sont conduites dans plusieurs ministères régionaux. Dans les jours qui suivent, du matériel électoral est confisqué. Madrid envoie des renforts de police en Catalogne et place les Mossos d'Esquadra, la police autonome, sous l'autorité centrale. « N'allez pas plus loin. Revenez à la loi et à la démocratie. Ce référendum est une chimère », prévient Mariano Rajoy dans une allocution télévisée. Le 01 octobre, référendum sous tension Le référendum d'autodétermination se déroule sous tension, les forces de police tentant d'empêcher l'accès aux bureaux de vote. Il débouche sur une victoire du « oui » avec 90,18 % des suffrages exprimés contre 7,83 % pour le « non ». La participation ressort à près de 2,3 millions d'électeurs, soit quelque 43 % des inscrits, selon la Généralité de Catalogne. Près de 850 personnes sont blessées par les forces de l'ordre, selon le bilan communiqué par le gouvernement régional. Le 03 octobre, l'allocution du Roi Dans une allocution télévisée, le roi Felipe VI d'Espagne déplore « l'attitude irresponsable » des dirigeants catalans qu'il accuse d'avoir « bafoué par leurs décisions le système de règles approuvées par la loi, démontrant une inacceptable déloyauté à l'égard des pouvoirs de l'Etat ». « Aujourd'hui, la société catalane est fracturée et traversée par un conflit », dit-il, ajoutant que la couronne reste fermement attachée à la constitution espagnole et à la démocratie. Le 10 octobre, Puigdemont propose une "solution négociée" Carles Puigdemont proclame le droit de la région à devenir un Etat indépendant tout en suspendant la mise en œuvre du processus afin de permettre un dialogue avec Madrid. " J'assume le mandat selon lequel la Catalogne doit devenir un Etat indépendant sous la forme d'une République ", lit-il. "Je propose de suspendre la mise en œuvre de cette déclaration d'indépendance pour entamer des discussions afin de parvenir à une solution négociée. "Il ne demande pas de vote explicite au Parlement. Le 11 octobre, ultimatum du gouvernement Rajoy Le gouvernement espagnol donne huit jours à l'exécutif catalan pour abandonner son objectif d'indépendance, faute de quoi il suspendra l'autonomie de la région qu'il administrera directement. " Si le président de la catalane confirme d'ici lundi 16 octobre 10 h qu'il a proclamé l'indépendance, il aura trois jours supplémentaires, jusqu'au jeudi 19 octobre 10 h, pour revenir sur sa décision, a annoncé , Mariano Rajoy devant le Parlement. Dans le cas contraire, le gouvernement espagnol invoquera l'article 155 de la Constitution, qui permet à Madrid de suspendre l'autonomie de la région". Le 16 octobre, la réponse de Puigdemont Dans sa réponse au premier ultimatum, Puigdemont ne répond pas directement à la question sur la proclamation d'indépendance mais suggère que Rajoy et lui se rencontrent le plus rapidement possible pour engager un dialogue dans les deux mois à venir. Le 17 octobre, Jordi Sanchéz et Jordi Cuixart écroués Jordi Sanchéz ( ANC) et Jordi Cuixart de Omnium Cultural ont été écroués près de Madrid, à la prison de Soto del Real. L'audience nationale, tribunal compétent en matière de sécurité nationale, les accuse de sédition après avoir encouragé des centaines de personnes à bloquer la sortie d'un bâtiment de Barcelone, où des gardes civils menaient des perquisitions en lien avec l'organisation du référendum controversé, le 20 septembre dernier. Le 19 octobre, Puigdemont met la pression A l'expiration du second ultimatum, Puigdemont annonce que le Parlement régional pourrait voter une déclaration formelle d'indépendance si aucun dialogue ne s'engage avec le gouvernement central. Le 21 octobre, réunion du conseil des ministres Espagnol A l'issue d'un conseil extraordinaire des ministres à Madrid, Rajoy annonce, en vertu de l'article 155 de la Constitution, le limogeage du gouvernement régional et l'encadrement du Parlement de Catalogne et dit souhaiter la tenue aussi vite que possible d'élections régionales anticipées. Un vote est prévu vendredi 27 octobre à la chambre haute du Parlement, où le Parti populaire de Rajoy détient la majorité absolue. Le 27 octobre, le Parlement catalan vote en faveur de l'indépendance Le Parlement catalan a voté une motion proclamant l'indépendance de la Catalogne, alors que la région était menacée d'une mise sous tutelle par le gouvernement espagnol. Une résolution présentée par la coalition du président de la Catalogne, Carles Puigdemont, et le parti d'extrême gauche CUP a été adoptée par les parlementaires à bulletins secrets, après des semaines de montée de tension entre Madrid et Barcelone. Le 28 octobre, la catalogne est mise sous tutelle La Catalogne a officiellement pris le chemin de l'indépendance, avant d'être rapidement mise sous tutelle par le Sénat espagnol grâce à la convocation de l'article 155 de la Constitution. Le 31 octobre, le tribunal suspend la déclaration d'indépendance le Tribunal constitutionnel a également suspendu la déclaration d'indépendance approuvée par le Parlement quelques jours plus tôt. il a par ailleurs déclaré inconstitutionnels et nuls le décret de convocation du référendum ainsi que des dispositions ayant permis son organisation. Le 04 novembre, un mandat d'arrêt européen lancé contre Carles Puigdemont Après avoir fui l´Espagne avec 4 de ses conseillers , Face au refus de l'ancien dirigeant catalan de se présenter à l'Audience, le procureur de l'Etat a requis un mandat d'arrêt européen contre lui, ainsi que pour quatre de ses anciens conseillers qui se trouvent à ses côtés à Bruxelles Le 09 novembre, arrestation des membres du gouvernement A l exception de santi vila , la juge a ordonné le placement en détention provisoire pour le vice-président Oriol Junqueras et sept autres des huit «ministres». Elle a également ordonné la liberté sous caution de 50.000 euros pour un neuvième ministre, Santi Vila, qui avait démissionné avant la proclamation unilatérale d'indépendance de la Catalogne le 27 octobre. le 06 décembre , le mandat d'arrêt européen contre Carles Puigdemont retiré L'Espagne a retiré les mandats d'arrêt européens visant le président catalan destitué, Carles Puigdemont, et quatre de ses ex-ministres régionaux qui avaient fui avec lui en Belgique pour échapper aux poursuites judiciaires. Des milliers de grandes entreprises ont quitté la région Un coup dur pour l'économie catalogne .Pas moins de 3.073 entreprises ont déménagé leurs sièges sociaux hors de Catalogne qui représente 19% du PIB du pays, pour 16% de la population, notamment de grands groupes comme Abertis, Cellnex, Gas Natural, CaixaBank, Banco Sabadell et Colonial.