Abordant l'épineux problème de la responsabilité politique de certains ministres des secteurs concernés par les scandales de corruption qui ont défrayé la chronique, A. Belkhadem a préféré user d'un discours moralisateur et rappeler des lieux communs. « Nous devons unir nos efforts pour combattre le phénomène de la corruption. Nous devons travailler de façon à permettre aux services de sécurité, de contrôle et à la justice d'arriver à la vérité et mettre à nu les corrompus et les corrupteurs », a affirmé A. Belkhadem, qui croit nécessaire de rappeler, s'il s'agit d'une affaire de corruption, qu'il faut sanctionner le corrompu, le corrupteur et l'intermédiaire et s'il s'agit de dilapidation d'argent public, il faut combattre ce phénomène et y mettre un terme. Le secrétaire général du FLN met toutefois en garde contre la culture de la suspicion, lors de sa conférence de presse animée hier, à l'issue des travaux de la session extraordinaire du conseil national tenu ce week-end à Alger. « A mon avis, dans ces affaires de corruption, il y a plusieurs responsabilités : individuelle, pénale et juridique ; mais pour ce qui est de la responsabilité politique, nous demandons sa consécration lorsqu'elle sera établie par la justice », a-t-il souligné, faisant remarquer qu'il existe la présomption d'innocence et que les personnes incriminées demeurent innocentes tant que la justice ne s'est pas prononcée sur leurs cas. « La corruption a toujours existé et existera encore dans notre pays, mais lorsque nous sommes face à ce type d'affaires, il ne faut pas semer le doute et accuser les gens à tort. Il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac. Nous avons des cadres intègres », a considéré A. Belkhadem, qui se réjouit de voir des affaires de corruption éclater au grand jour. « Le fait d'avoir le courage de dénoncer toutes ces affaires de corruption est un point très positif pour le pouvoir. Il s'agit ni plus ni moins que d'un courage politique », estime le SG du FLN, qui demande aux interférents de laisser la justice faire son travail. « Il faut traiter toutes les affaires liées à la corruption dans la sérénité. Il faut également faire un travail minutieux et précis, loin des règlements de comptes », lance le conférencier. Sur un autre chapitre, interrogé sur le maintien de l'état d'urgence, le leader de l'ex-parti unique a rejoint la position prônée depuis plusieurs années par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni. « Cette question n'est pas à l'ordre du jour de notre rencontre, mais mon point de vue est clair sur le sujet : l'état d'urgence ne nuit pas et ne limite aucune liberté », a soutenu M. Belkhadem, qui observe que l'état d'urgence n'a jamais pénalisé les citoyens des autres régions du pays. « A l'exception d'Alger où les marches et les manifestations dans la rue sont interdites pour des raisons de sécurité, dans les autres régions du pays, il n'y a aucune interdiction, les citoyens sont libres d'organiser des marches ou autres », a-t-il précisé. Revenant sur le congrès de son parti, Belkhadem confirme sa tenue au mois de mars, prévu entre les 19 et 22 mars, tout en affirmant qu'il n'y aura pas de report. « Un militant a suggéré le report du congrès, mais comme il n'avait pas d'argument solide, nous avons rejeté sa demande. Le congrès se tiendra en mars », a affirmé le SG du FLN. A une question portant sur la reconduction de A. Bouteflika à la tête du FLN, A. Belkhadem explique que la question a fait l'unanimité au sein du parti : « Il y a eu un consensus autour de cette question, nous allons demander à Abdelaziz Bouteflika de demeurer président du vieux parti. » Evoquant les tiraillements qui existent au sein du FLN, notamment le sort des animateurs de la cellule du FLN, A. Belkhadem explique que le parti ne reconnaît pas ce genre d'organisme et que ladite cellule n'a aucune base juridique. « Nous avons un comité central qui est l'instance suprême du parti. Pour ce qui est de la participation au congrès, le FLN n'exclut aucune partie ni aucun individu. Le congrès est ouvert à tout le monde », indique-t-il encore.