Quelque 1200 milliards de dollars de capitaux arabes sont entreposés au niveau des banques se trouvant à l'étranger. Un chiffre qui trouve son explication principalement par le fait que les pays arabes détiennent 60% des réserves mondiales de pétrole et le tiers des réserves de gaz. Pourtant, estiment les experts que cite l'APS, les échanges commerciaux interarabes ne dépassent pas 9%. Pis, ces indicateurs de bonne santé financière contrastent avec les réalités socioéconomiques des populations dans cette région du monde. Jusqu'à 25% de chômage, un produit intérieur brut (PIB) par habitant inférieur à 2000 dollars, près de 70 millions d'analphabètes, une fuite de cerveaux permanente, un PIB global de seulement 700 milliards de dollars pour plus de 20 Etats. C'est sur fond de cette trame qu'une réunion extraordinaire du Conseil économique et social arabe se tient, à huis clos, depuis hier à Alger. Selon l'APS, le CES arabe compte soumettre au sommet des chefs d'Etat plusieurs projets. Il s'agit particulièrement du lancement d'un satellite scientifique arabe, de celui visant la réintégration des capitaux arabes déposés à l'étranger dans leur pays d'origine, d'un projet d'habitat et de reconstruction en Palestine et d'un projet pour la prise en charge commune des effets des catastrophes naturelles. Cette réunion du CES, ajoute la même source, abordera également la situation économique et sociale actuelle dans le monde arabe, les moyens d'y impulser les investissements directs étrangers (IDE) ainsi que les modalités de création d'une banque de données économiques et sociales arabe. Sur un autre plan, les ambassadeurs et délégués arabes sont en concertation, depuis hier à l'hôtel Hilton (Alger), pour l'examen de différentes questions à soumettre aux chefs de la diplomatie arabes. Ceux-ci se réuniront, samedi prochain, à l'effet de finaliser l'ordre du jour ainsi que la déclaration finale du sommet d'Alger. 16 points sont inscrits pour être abordés par les chefs d'Etat arabes qui seront présents dans la capitale algérienne du 22 au 23 mars. Mais l'opinion arabe reste accrochée aux réformes qui devraient être approuvées en la circonstance. Il s'agit notamment du passage du vote par consensus au vote à la majorité, de la mise en place d'une autorité permanente de suivi des résolutions des sommets, de la création d'un Parlement arabe et de l'initiation des formules qui permettront une implication des ONG et de la société civile à l'action de la Ligue arabe. A ce propos, Abdelkader Hadjar, délégué permanent de l'Algérie auprès de la Ligue arabe, a déclaré : « Le travail accompli au niveau des ministres des Affaires étrangères, des délégués permanents et du secrétariat général de la Ligue a permis de lever tous les obstacles et de régler tous les différends. » De son côté, et à l'issue d'une rencontre avec Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue arabe, Abdelaziz Belkhadem, notre ministre des Affaires étrangères, a tenu à préciser que « l'Algérie, étant non seulement le pays hôte, mais également président du sommet, il faut qu'il y ait une coordination avec le secrétariat général pour les étapes à venir, le suivi et les réunions qui succéderont au sommet ».