A une année de la présidentielle de 2019, les chefs des différentes formations politiques recommandent une «entente nationale» pour sortir le pays de la crise actuelle avant ce rendez-vous. Ils réclament la mise en place d'un climat serein, au moment où les horizons politiques ne cessent de s'obscurcir. Une situation aggravée par une polémique, au sommet du pouvoir, autour du 5e mandat du président Bouteflika. Ayant certainement des éléments d'analyse plus inquiétants, des responsables politiques de l'opposition tirent la sonnette d'alarme. Après la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, qui a lancé une initiative politique, et le président du parti Talaie El Hourriyet qui a appelé au dialogue, le premier responsable du MSP, Abderrazak Makri, vient de plaider, à son tour, pour «une solution consensuelle» permettant de sortir de la crise, dans la perspective de l'élection présidentielle de 2019. Dans un discours devant les membres de son parti à Tlemcen, il invite le gouvernement et l'opposition à aplanir leurs divergences. «Les élections constituent une occasion pour sortir de la crise, d'où l'importance d'y aller la main dans la main, gouvernement et opposition, pour la présidentielle de 2019, en vue d'affronter ensemble les dangers menaçant notre pays», déclare-t-il. Selon lui, il faut élaborer «une stratégie consensuelle de sortie de crise» à laquelle répondront toutes les composantes politiques du pays, «tout en informant le peuple concrètement des dangers qui le guettent». Abderrazak Makri se réfère même à l'appel du 1er Novembre 1954 qui a réuni toutes les tendances nationales. Sur le même ton, Ali Benflis a lui aussi appelé à un «dialogue global pour sortir le pays de la crise». «Nous devons laisser de côté nos divergences pour trouver une issue à nos problèmes», lance-t-il, rappelant que le salut pour le pays «passera par l'organisation d'élections libres et ne souffrant d'aucune irrégularité par une commission indépendante». Les représentants du pouvoir s'entêtent «Les partis qui en sortiront avec la force de la légitimité constitueront un gouvernement d'union nationale qui rédigera une Constitution qui sera l'émanation de la volonté du peuple», explique-t-il. L'ancien chef de gouvernement appelle, dans la foulée, à une période de transition qui, selon lui, «sera organisée selon les termes d'une charte dont l'Armée nationale populaire (ANP) sera garante». Très offensif sur le terrain depuis le débat sur la loi de finances 2018, le Parti des travailleurs lance une pétition, sous forme de lettre adressée au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lui demandant d'intervenir rapidement pour éviter de sombrer dans le chaos, vu la situation socio-économique actuelle du pays. Selon Louisa Hanoune, les militants du parti ont entamé la collecte de 1,5 million de signatures pour appuyer cette initiative. Tout en prônant le dialogue pour résoudre les conflits sociaux, le PT appelle à la mise en place d'une Assemblée constituante. Mais face à la main tendue de ces partis de l'opposition, les représentants du pouvoir s'entêtent. Ils rejettent ces initiatives, préférant maintenir le statu quo. «Je suis étonné de ce qu'on dit ici et là. L'Etat est debout. On a un Président qui gère le pays dans des conditions optimales. Les institutions de l'Etat fonctionnent correctement. On a également 12 millions l'Algériens qui se dirigent quotidiennement vers les écoles, les universités…», déclare le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès en réaction à l'initiative du PT.«Je ne comprends pas pourquoi on avance des initiatives alors que tout va bien. Cela n'a pas de sens. Tout est parfait, Dieu merci», ajoute-t-il.