Depuis 16 ans, il est encore à l'état de logements sur le papier. Les souscripteurs concernés sont à bout de souffle et de patience. «Il semble que notre problème ne trouve pas de solution, notre inquiétude commence à se transformer en calvaire à cause de l'opacité qui le caractérise», lit-on dans une longue lettre adressée à El Watan. Dans cette requête, les concernés relatent avec détail toutes les étapes de ce projet depuis son lancement en 2002 à ce jour. Happée par d'interminables procédures, l'opération est aujourd'hui entre les mains de la CNEP-Banque de Béjaïa qui a confié à Assure-Immo la mission de sa réalisation. Une tâche quasi impossible qui a purement et simplement conduit à son blocage. Il faut rappeler que les souscripteurs à ce projet sont les 350 anciens postulants du programme AADL 1 de 2002 de Jijel. Leurs dossiers ont été transférés en 2013 de l'AADL vers la CNEP pour bénéficier d'un logement selon la formule location-vente du projet 400 logements à Mezghitane, faisant partie d'un programme national de 65 000 unités. Après toutes ces années, l'inquiétude est à son comble. «Nous commençons à nous inquiéter sérieusement, puisqu'à ce jour nous n'avons reçu ni décision d'affectation ni ordre de versement de la première tranche auprès de la CNEP/Banque, alors que les souscripteurs au programme AADL 2013 ont déjà payé leurs première et deuxième tranches et possèdent leurs décisions d'affectation. Pis encore, nous ne détenons aucun document officiel délivré par la CNEP Banque prouvant que nous allons bénéficier de ces logements. Les travaux de réalisation ont débuté le 7 juin 2008 pour un délai de réalisation de 24 mois. Cependant, nous sommes en 2018 et le projet est presque abandonné à cause de contraintes techniques, administratives et surtout financières», se désolent-ils. En dépit de la bonne volonté affichée par le nouveau wali de Jijel pour débloquer la situation des programmes de logements, ce projet n'a connu aucune évolution. S'il a atteint le taux de 60%, il est cependant toujours à l'arrêt. «Nous sommes victimes d'un conflit juridique et malheureusement ce problème risque de s'éterniser, ainsi que notre rêve d'abriter nos familles sous un toit décent qui va encore tarder à voir le jour», notent des souscripteurs dans l'expectative. «Nous avons adressé plusieurs cris de détresse à Mr le wali de Jijel et Mr le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, à M. le ministre des Finances et tous les autres responsables locaux, régionaux et nationaux concernés afin d'attirer leur attention sur la situation actuelle de ce projet. Malheureusement il n'y a eu aucune suite. Les multiples sit-in tenus sur le site de Mezghitane, devant le siège de la Cnep Banque à Jijel et devant le siège de la wilaya pour faire débloquer et relancer les travaux de réalisation sont tous restés vains», clame-t-on avec amertume. Il convient de noter que les travaux de VRD, financés par le ministère de l'Habitat, qui n'ont pas été lancés suite au gel de l'opération, ont davantage aggravé la situation de ce projet, qui ne dispose pas de permis de construire et dont l'assiette du terrain n'a ni acte de propriété, ni certificat de conformité.