En vertu du décret exécutif fixant les niveaux et les modalités d'octroi de la bonification du taux d'intérêt des prêts accordés par les banques, les souscripteurs au programme AADL 2001-2002 à Constantine se sentent floués. A près treize ans d'attente, c'est la grande désillusion chez les souscripteurs du programme AADL 2001-2002 à Constantine. Il s'agit de plus de 300 personnes regroupées au sein d'une association qui mène un dur combat depuis des mois pour dénoncer certaines mesures prises par la direction générale de l'AADL, jugées arbitraires, abusives et qui les pénalisent énormément sur le plan financier. Les souscripteurs continuent toujours de contester la décision prise à un niveau supérieur de transférer leurs dossiers de l'AADL vers la Cnep-Immo. «Personne parmi tous les responsables de l'AADL et de la Cnep-Immo n'a pu nous expliquer les raisons de ce transfert que nous n'avons jamais demandé ni accepté. Tous ceux que nous avons contactés se sont confondus dans des déclarations contradictoires», nous expliquent Faouzi Aïssassnou et Djaâfer Kenida, représentants des souscripteurs. «Pourtant, c'est l'AADL qui est le promoteur et c'est elle qui aura la responsabilité d'attribuer les logements et non la Cnep-Immo, qui ne se charge que de la réalisation de ces logements au profit de l'AADL. Alors pourquoi nous demande-t-on de voir avec la Cnep-Immo qui ne fait que construire les logements qu'elle finira par mettre à la disposition de l'AADL ?» s'interrogent nos interlocuteurs. Cette situation qui perdure n'est pas sans conséquences sur les modalités de paiement exigées par la Cnep-Immo. Après la relance par le ministère de tutelle des programmes AADL 2001-2002, les souscripteurs du programme de la wilaya de Constantine affirment qu'ils ont été surpris d'apprendre en début d'année qu'ils sont soumis à un taux d'intérêt de 5,75 %, ce qui va se répercuter sur le prix global du logement, jugé très élevé par rapport à celui qui sera attribué aux autres souscripteurs ayant postulé avec eux et inscrits à l'AADL, et qui sont soumis, eux, à un taux de 1%. «C'est une violation du décret exécutif n°10/87 du 10 mars 2010 fixant les niveaux et les modalités d'octroi de la bonification du taux d'intérêt des prêts accordés par les banques pour l'acquisition d'un logement, notamment les articles 3 et 4» précisent nos interlocuteurs, qui rappellent avoir sollicité le ministre des Finances pour ordonner à la Cnep-Immo l'application dudit décret. «Nous trouvons aberrant que pour le même type de logement on applique deux taux de bonification différents. C'est vraiment injuste !» protestent-ils. Pour ces souscripteurs, le calvaire continue puisqu'à ce jour ils attendent toujours d'être fixés sur leur sort, car ils ne savent même pas s'ils seront appelés à verser leur première tranche et pouvoir, enfin, bénéficier de leurs logements, après avoir reçu la décision de pré-affectation au mois de mars dernier, alors que les souscripteurs au programme 2013 ont déjà été convoqués pour le paiement de leur première tranche. Interrogé sur ce problème lors d'une récente visite du ministre de l'Habitat à Constantine, le directeur général de l'AADL, Lyès Benidir, a expliqué que le retard dans l'attribution de ces logements est dû au problème des travaux de VRD qui ne sont pas encore terminés. Quant à la question du transfert des dossiers des souscripteurs de l'AADL vers la Cnep et le taux de 5% généré par ce transfert, et pour lequel les souscripteurs demandent une révision, le directeur général de l'AADL, visiblement gêné, a été expéditif. Il nous a répondu lapidairement : «Il n'y a aucune solution, le choix a été fait et les 5% qu'ils réclament ne sont pas si pénalisants que cela. Les remboursements s'étalent sur une période de 25 ans, le préjudice n'est pas important.»