Une demi-douzaine d'ordinateurs de la direction du commerce de la wilaya d'El Tarf, dont celui de la directrice, de son secrétariat et de ses principaux collaborateurs ont fait l'objet d'une saisie par le procureur de Dréan, dans le cadre de l'enquête déclenchée après la mise sur le marché de 200 000 boîtes de concentré de tomates qui avaient été placées sous séquestre. Pour rappel, en novembre 2009, une brigade de la Direction des contrôles des prix (DCP), qui effectuait un contrôle de routine chez un conserveur de tomates à Besbès, place sous séquestre pour un défaut d'étiquetage 200 000 boîtes de conserve d'une valeur de 20 millions de dinars. Quelques semaines plus tard, une autre brigade effectue un second contrôle à la suite d'un recours du conserveur. La saisie est maintenue. Puis, les choses se compliquent un peu. Quelques jours plus tard, la directrice, qui s'étant informée sur ce dossier devenu explosif, apprend qu'une autorisation a été accordée pour la mise sur le marché de la marchandise saisie. Le conserveur s'est curieusement contenté d'un simple fax, émanant de la direction même et portant la signature d'un intérimaire qui remplaçait la directrice absente pour quelques jours seulement. Selon ce sous-directeur, c'est un faux avec imitation de sa signature pour le briser et laisser la voie libre à des rivaux animés par une ambition démesurée que l'on comprend parfaitement lorsqu'on sait la puissance et le pouvoir de ce poste dans le milieu des commerçants. On est forcé de le croire, car il serait, en effet, complètement absurde de signer de sa propre main un document aussi compromettant. C'est également ce que semblent penser l'ensemble des fonctionnaires de cette administration qui s'est trouvée plus d'une fois au centre de nombreux scandales. Ils sont las de toutes ces lettres anonymes et écritures en faux qui déstabilisent leur administration et les éprouvent constamment. Ils ont décidé d'écrire au ministre pour qu'il daigne mettre un terme aux agissements malsains de certains cadres. Ils demandent, qu'en plus de la justice, une enquête administrative approfondie et rigoureuse démasque et sanctionne les auteurs de ces complots perturbateurs. Mais la pétition, au lieu d'être adressée à son destinataire, est restée sous le coude de la directrice qui souhaiterait supprimer quelques passages. Certains signataires nous ont même affirmé avoir reçu des menaces de représailles de la part des cadres qu'ils comptent dénoncer.