Les résidants de ce site paisible protestent contre l'installation d'un entrepôt de containers en plein milieu de leur quartier. Les habitants du quartier Harraga, dans la commune de Bordj El Kiffan, à l'est d'Alger, ont recouru, en début de semaine, au blocage de la route principale qui traverse leur quartier et ce, pour protester contre la création d'un site d'entreposage de containers en plein milieu de leur cité. Le site, qui s'étend à perte de vue, se trouve ceinturé par les habitations de toutes parts ; son entrée principale se trouve en bordure de la route, laissant penser de prime à bord que ce n'est en fait qu'un petit entrepôt. En empruntant l'une des ruelles qui longent le périmètre de l'entrepôt de bout en bout, il s'avère qu'il s'agit d'un grand dépôt où les containers sont entreposés sur une superficie de plusieurs centaines de mètres carrés. N'ayant obtenu aucune réponse favorable de la part des pouvoirs publics quant à la délocalisation de ce site loin de leurs habitations, les résidants ont manifesté, des heures durant, sur la voie publique, en massant au beau milieu de celle-ci des objets hétéroclites et ont même incendié des pneus. Les éléments de la gendarmerie dépêchés sur les lieux n'ont pu disperser la foule en furie qu'après plusieurs heures de tractations, promettant aux protestataires de transmettre leurs doléances aux autorités compétentes, afin d'y remédier. « Nous avons formulé de manière claire notre souhait de voir ce dépôt de containers délocalisé définitivement vers un endroit plus adéquat. Notre recours à la fermeture du chemin de wilaya 119 n'est que le résultat de la sourde oreille opposée par les pouvoir publics à notre égard, d'autant plus que nous avons adressé notre revendication, il y a maintenant plus de cinq ans », assure un habitant du quartier, et d'ajouter : « entre-temps, nous continuons à vivre un véritable calvaire dans notre propre quartier. » En effet, les résidants de ce lotissement, connu dans un passé récent pour être tranquille, affirment qu'à partir d'une certaine heure de l'après-midi, des camions font d'incessants va-et-vient jusqu'à des heures tardives de la nuit. « le vrombissement des moteurs ne s'arrête qu'au petit matin, ce qui contraint la majorité d'entre nous à passer des nuits entières sans dormir », poursuit-il. Outre les nuisances sonores, les résidants subissent également d'autres désagréments qui les obligent à se cloîtrer chez eux. « en plus de l'incessant vacarme, nous sommes contraints de fermer volets et fenêtres pour ne pas inhaler la poussière qui provient du site », nous assure-t-on sur place. Nous apprendrons des habitants qu'une promesse leur a été faite par les autorités locales, il y a de cela quatre ans ; elle consistait à délocaliser l'entrepôt dans un délai n'excédant pas quelques mois, en vain.