L'Algérie compte 2,275 millions de bâtisses inachevées et dépareillées. Les demandes de régularisation déposées au niveau de la wilaya d'Alger ne dépassent pas les 5% de ce total », a déploré, hier, Hamid Boudaoud, président du Collège national des experts architectes au forum d'El Moudjahid. Ce sont près de 3700 demandes de régularisation de constructions qui ont été déposées auprès de la direction de l'urbanisme dans la wilaya d'Alger, et ce, pour le seul premier trimestre de l'année en cours, souligne pour sa part Makhlouf Naït Saâda, directeur de l'architecture et de l'urbanisme au sein du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme. « Par ailleurs, 15 600 retraits de déclarations de parachèvement, indispensables au dépôt de dossier de régularisation, ont été effectués », a affirmé M. Naït Saâda. Pour la wilaya de Tipasa, les retraits s'élèvent à 13 600, pour un total de 600 dossiers déposés. « Ces bilans ne sont que provisoires et évoluent de jour en jour. Nous rendrons le bilan trimestriel définitif à partir de la semaine à venir », a-t-il assuré. De même, Abdelkader Djellaoui, directeur de l'urbanisme de la wilaya d'Alger, a estimé le nombre de dossiers de régularisation d'ores et déjà traités par les commissions de daïra à 1000, les demandes restantes étant en cours de traitement. Et plusieurs avis de démolition ont été décidés, particulièrement concernant les bâtisses construites sur des terres agricoles, comme dans les localités de Draria ou de Khraïssia, ou encore sur tout autre site protégé. « Et il sera fait preuve de la même sévérité à l'encontre de tous ceux qui n'ont pas respecté les procédures et qui ont entamé leur érection après la promulgation de la loi de juillet 2008, portant sur la conformité des constructions », a garantit M. Djellaoui. Toutefois, il semble que les statistiques émises quant à l'état d'avancement du parachèvement des projets en chantier n'améliorent pas pour autant le paysage urbanistique algérien. « Il y a un arsenal juridique en termes d'urbanisme et d'architecture, mais qui n'est pas respecté », précise M. Boudaoud.