Le président du Collège national des experts architectes (CNEA), Abdelhamid Boudaoud, a souligné, hier, que les missions de l'architecte existent théoriquement. « Maintenant on veut les mettre en application », a-t-il revendiqué lors du débat sur la régularisation des constructions inachevées organisé au forum d'El Moudjahid. Selon Boudaoud, l'architecte est responsable puisque ceux qui veulent construire (privé ou public) sont dorénavant obligés de lui faire appel pour le suivi du projet. « Les collectivités locales -où on dépose le dossier- s'adresseront à l'architecte et non pas aux propriétaires. Pour le respect des normes, c'est toujours l'architecte qui doit répondre à la place de l'initiateur de l'ouvrage », a-t-il ajouté. Si l'architecte établit un travail erroné, le propriétaire ou les collectivités locales peuvent le poursuivre en justice. Cet architecte urbaniste affirme qu'en promulguant la loi pour la régularisation des constructions inachevées, le ministère de l'Habitat a fait son travail. « Mais malheureusement, on ne voit pas les citoyens se bousculer dans les sièges des communes pour demander les formulaires alors qu'il existe en Algérie environ 2. 275 .000 constructions inachevées ». Vu cette situation, il appelle les collectivités locales à sensibiliser les citoyens pour que ces derniers viennent déposer leurs dossiers. Il les conseille aussi de profiter de l'opportunité que leur offre la loi promulguée en juillet 2008. Les citoyens concernés « n'ont qu'à déposer un dossier au niveau de leur APC. Celle-ci l'adresse à la daïra où la commission siège et donne son avis. Pour ceux qui ont une décision et qui n'ont pas encore payé le terrain sur lequel ils ont construit, l'architecte appelle à ce qu'ils payent le prix de l'année de l'attribution avec le taux d'inflation compté depuis cette date jusqu'à aujourd'hui et non pas les prix actuels qui sont exorbitants. Si dans la décision, il a été mentionné que le lot de terrain est attribué à titre gratuit, « l'usager doit défendre cet avantage », a fait savoir M. Boudaoud.